De nouvelles manières de donner vie au patrimoine

L’initiative a été qualifiée de « pionnière ». Elle l’est, en effet. La rénovation du bâtiment (estimée à 5,5 millions d’euros) et son exploitation ont été toutes deux confiées à une société privée qui devra s’acquitter d’une redevance annuelle au titre de la location de l’immeuble durant les trente années de son bail. Voilà qui ne pourra que soulager le budget d’entretien du château.

Les opérations de restauration faisant appel au secteur privé, très fréquentes dans les pays anglo-saxons, ont du mal à exister en France. Sans doute en raison de notre vision sacralisée de la culture. Les plus conservateurs crient au scandale et à la marchandisation de la culture. Ont-ils vraiment raison ? Puisque l’Etat a d’autres priorités que la conservation du patrimoine, pourquoi ne pas en confier la tâche au secteur privé en s’assurant que ces travaux soient réalisés dans un cadre de respect et d’exigence ?

Plus qu’un débat entre les anciens et les modernes, n’est-ce pas l’idée d’un patrimoine vivant qui a du mal à se frayer un chemin en France ? Comme si le plus grave n’était pas que la restauration du patrimoine soit confiée à une entreprise privée mais que des particuliers puissent y vivre. Cette semaine, les journaux nous apprenaient que le château de Chambord comptait, lui aussi, ouvrir un hôtel de charme sur son domaine