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Avis d Experts

Désormais, c'est l'emprunteur immobilier qui a le pouvoir

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En matière de distribution du financement de l’immobilier, les enjeux financiers sont parmi les plus importants. Nous assistons à une révolution des équilibres entre banquiers et courtiers en crédits.

Il s’agit en effet de la conquête de la vente de prêts immobiliers qui repose sur plus d’1 million de ventes par an (logements anciens et neufs) dont près de 900.000 nécessitent un financement. Avec un investissement moyen de 147.000 euros, cela représente en moyenne un besoin global de l’ordre de 132 milliards d’euros.

C’est donc un enjeu majeur pour les deux professionnels de la distribution du crédit que sont les différents réseaux bancaires et les courtiers en crédits.

En quelques années, les courtiers en crédits sont parvenus à réaliser l’intermédiation de près de 300.000 des dossiers de crédits immobilier par an.

En 2014, notre profession détenait 30% de part de marché alors que seulement 40% des emprunteurs ont consulté un courtier. J’estime que notre profession assurera la distribution d’un dossier de crédit sur deux dans les cinq années à venir.

C’est clair, la distribution du crédit est entrée dans un univers hyper concurrentiel où la multiplication des possibilités de choix bénéficie directement tous les emprunteurs avisés.

Désormais, ils peuvent comparer (sans contrainte et sans aucun risque financier) l’offre unique de financement proposé par leur banque aves l’offre multi-bancaire des courtiers.

Grâce aux médias et au bouche à oreille, les emprunteurs sont de plus en plus nombreux à identifier l’utilité de recourir aux services d’un courtier en crédit.

Les leviers pour faire des économies sur le crédit sont nombreux

Tout d’abord, le montant du crédit et sa durée doivent être adaptés à la mensualité que l’emprunteur veut consacrer à l’achat de son logement.

Pour une même mensualité, sur un emprunt de 200.000 euros, passer d’une durée de 15 ans à 2.10% à 20 ans à 2.37% représente une augmentation du coût global de près de 30.000 euros.

En ce qui concerne le taux du crédit, un courtier ne se contente pas d’appliquer les conditions de la grille tarifaire fournie par la banque. A l’analyse des éléments favorables de chaque dossier, le courtier va négocier le taux de crédit.

Ainsi, pour un prêt de 200.000 euros, la négociation de 0.40% du taux de crédit fait gagner près de 10.000 euros.

Une autre source d’économie se trouve dans la souscription du contrat d’assurance emprunteur. Par exemple, pour un crédit de 200.000 euros sur 20 ans, le taux d’assurance varie de 0,10% à 0,40% selon le contrat souscrit et le profil. Il s’agit donc d’un coût qui peut varier de 4.000 euros à 16.000 euros, soit du simple au quadruple !

D’autres économies financières sont également à prendre en compte : La négociation des frais de dossiers des banques de 150 à 700 euros. L’optimisation de la nature des garanties : c’est-à-dire l’arbitrage entre l’hypothèque et la caution. A l’analyse, il est constaté que pour un crédit de 200.000 euros, le recours aux services d’un courtier peut faire gagner entre 15.000 et 40.000 euros sur le coût du crédit final.

Aujourd’hui de plus en plus d’emprunteurs ne se privent plus de cette opportunité de pouvoir arbitrer sereinement entre plusieurs offres de financement bancaire.

Il s’agit donc d’un véritable bouleversement où, dans un domaine aussi règlementé que la finance, la libre concurrence peut enfin jouer dans l’intérêt direct du consommateur.

Bruno Rouleau