BFM Immo
Avis d Experts

Transformer les bureaux en logements : Fausse bonne idée !

BFM Immo
La pénurie de logements à Paris et la hausse des prix qui l’accompagne poussent à explorer toutes les pistes. Transformer les bureaux vides en logements est alors une solution dont le bon sens est évident, du moins pour les auteurs d’un récent projet de Loi.

On a déjà essayé…

Dans les années 1995, Paris conjuguait déjà pénurie de logements et bureaux vides. Le trop grand nombre de panneaux « Bureau à louer » paraissait être un problème et la Mairie voulait légiférer pour les faire déposer. Des dispositions ont été prises qui accordaient une forte prime aux propriétaires de bureaux qui transformaient leurs immeubles en logements. Cela ne pouvait que marcher, tant le nombre de mètres carrés de bureaux vides était élevé. Mais non, ça n’a pas marché ! Seuls quelques immeubles appartenant à la Ville de Paris ou à des administrations ont été transformés.

Techniquement difficile et cher

Les surfaces de bureaux vides comprennent des immeubles, récents ou anciens, qui ont été conçus pour être des bureaux ; les transformer en appartements est soit complément impossible, soit représente un coût prohibitif. Reste les immeubles Haussmanniens, qui étaient à l’origine des immeubles de logements, leur transformation est possible, mais le coût des travaux nécessaires est un frein réel.

Financièrement insensé

Mais le blocage vient du bilan financier d’une telle opération. C’est le point clé car les propriétaires sont des investisseurs qui savent compter et pour qui le rendement est la seule raison de détenir un immeuble. Pour le logement, les loyers parisiens sont de l’ordre de 25 euros par m² et par mois, soit environ 280 euros par an. Pour les bureaux, on parle de 400 à 800 euros. Donc, dans de nombreux cas, un rapport de un à deux : qui fera des travaux pour passer du bureau à 600 euros à des logements à 300 euros ? Il faudrait être certain que les bureaux resteront vides cinq ou dix ans : ce n’est jamais le cas ! Voilà pourquoi les bureaux resteront des bureaux.

Hervé Parent