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Deux tours de La Défense à vendre pour 2 milliards d'euros

Vue de l'esplanade de La Défense

Vue de l'esplanade de La Défense - Pixabay

Le propriétaire, un fonds d'investissement américain, pourrait réaliser une plus-value conséquente. Mais encore faut-il trouver des acheteurs, peu nombreux à de tels niveaux de prix.

Le fonds d'investissement Lone Star a décidé de se séparer du « Cœur Défense », un ensemble immobilier de 160.000 m2 situé en plein quartier des affaires, selon les informations du Figaro. Un an et demi à peine après avoir acquis ce complexe de bureaux, composé de deux tours de 39 étages et de trois immeubles de huit niveaux, le groupe américain s'en déleste moyennant quelque 2 milliards d'euros.

La plus-value promet d'être conséquente, dans la mesure où le complexe n'avait été acheté que 1,3 milliard d'euros. Un prix en soi pas très élevé pour un ensemble de cette taille, « car l’opération était compliquée », explique au quotidien Caroline Dheilly, directrice immobilier de la banque Degroof. Et pour cause, le propriétaire de Cœur Défense n'était autre que la banque d'affaires Lehman Brothers. Après la faillite du groupe en 2008, « ses créanciers sur cet immeuble avaient « hérité » de ce bien », précise le quotidien. En mettant la main sur cet actif, Lone Star avait alors dû éponger un milliard de dettes en même temps, et par un montage financier permettant de compenser les créances, le groupe avait pu en faire l'acquisition à moindre coût.

Peu d'acheteurs à ce prix là

Reste qu'à ce prix, peu d'acteurs peuvent prétendre au rachat. Même si les noms de certains fonds souverains, comme Norges et Adia, ou d'autres fonds d'investissement importants, comme Blackrock, sont évoqués parmi les futurs acheteurs qui pourraient être sur les rangs. Et le futur repreneur devra compter avec un détail d'importance : le Cœur Défense, déjà peu peuplé avec un taux de vacance de 10%, se videra encore pour atteindre les 25% d'inoccupation dans quelques mois. Et ce, après le départ des employés d'Axa Im, qui iront selon le quotidien s'installer dans un autre building du quartier d'affaires, la tour Majunga.

Des propriétaires moins gourmands

Mais la tour peut compter sur certains atouts. Les bureaux font le plein en ce moment à La Défense, le taux de vacances global étant passé de 14% il y a quelques mois à 11% aujourd'hui. Signe que l'émulation reprend dans le quartier des affaires, Thales a choisi de s'installer début 2015 dans la nouvelle tour Carpe Diem.

La baisse des prix a sans doute joué : les propriétaires ont en effet revu récemment à la baisse leurs loyers, passant en dessous de 500 €/m2/an. Enfin, les grandes tours sont déjà nombreuses, et peu souhaitent désormais concurrencer les grands ensembles déjà existants. Seul un gratte-ciel sortira de terre dans les années qui viennent : la tour Trinity, dont la livraison est attendue en 2017.

André Figeard