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Construction

Bâtiment : Une conjoncture favorable, mais quelques inquiétudes

La FFB table sur la création de 10 à 15 000 emplois

La FFB table sur la création de 10 à 15 000 emplois - CD Maille

La Fédération française du Bâtiment (FFB), lors d’une conférence de presse, s’est montrée optimiste sur la santé du secteur. La plupart des indicateurs prévisionnels sont au vert, mais malgré tout, la FFB craint le déclin progressif d’une fiscalité avantageuse.

Didier Ridoret, président de la fédération, admet lui-même ne pas avoir « prévu un tel retournement de la situation ». Sur une période de trois mois, il a annoncé une hausse de 53,8 % des mises en chantier pour le logement. Un taux qui passe, dans le non-résidentiel, à 50 %. S’il ne cache pas sa surprise, ces résultats sont pour lui « en cohérence avec les chiffres macro-économiques de reprise de l’investissement ».

Si cette reprise se fait sentir dans la construction, elle tarde toutefois à faire effet sur l’emploi. L’année dernière, le secteur a perdu 16 900 emplois, pour un gain de 1 100 postes d’intérimaires. Mais une recrudescence très récente incite la fédération à l’optimisme, qui affirme dans son rapport sur la conjoncture « qu’une reprise des embauches nettes est attendue en 2011 ». Entre 10 000 et 15 000 emplois, intérimaires compris, devraient ainsi être créés en 2011.

Un optimisme sous conditions

La FFB reste prudente quant à ses prévisions. Le président de la fédération redoute les variations des taux, actuellement très bas, qui portent l’activité. Deuxième facteur dangereux et imprévisible selon lui, l’évolution du prix des matières premières et la conséquence des révolutions et catastrophes en cours. Les performances négatives du marché global de l’amélioration-entretien - dont la reprise se fait toujours attendre - sont aussi dans son viseur.

Mais pour Didier Ridoret, le vrai fond du problème est le maintien d’une fiscalité douce dans le bâtiment. Pour la TVA, « malgré les exhortations de la cour des comptes, le maintien du taux réduit [à 5,5 %, NDLR] n’est pas négociable, sauf au risque de casser l’activité » soutient-il. Le président fait également du dispositif Scellier un cheval de bataille. Cette mesure, destinée à favoriser l’investissement locatif, offre une réduction d’impôt proportionnelle au prix d’acquisition du logement. Remise en cause régulièrement et voyant son avantage fiscal progressivement réduit, M. Ridoret la défend en argumentant que « tout dispositif en matière de construction n’a un effet qu’après un certain délai ». Il faut selon lui réfléchir à l’avenir de ce dispositif pour éviter « un trou d’air en 2012 et en 2013 ».

Damien Fournier