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Construction

Grand Paris : Où ériger les nouveaux logements ?

Des logements sur les bords de Seine ?

Des logements sur les bords de Seine ? - Wikimedia

Le projet du Grand Paris prévoit un rythme annuel de 70 000 logements construits. Afin de savoir où les bâtir, plusieurs pistes sont à l’étude, rapporte Le Figaro. Constructions en zones inondables, surélévation des immeubles et densification des zones pavillonnaires, sont les trois axes privilégiés.

Etendre la région parisienne sur les campagnes picardes, de la marne ou celles de l’Eure, ne semble pas d’actualité pour le Grand Paris. « On a longtemps cru qu’il fallait bétonner des champs de betteraves pour faire des logements. C’est faux ! Il y a des possibilités énormes à exploiter, juste autour de nous », confie au Figaro Benoist Apparu, le secrétaire d’Etat au Logement. Au sein de ce projet qui vise à changer le paysage francilien, la construction de 70 000 logements chaque année, contre 40 000 actuellement, suppose une étude minutieuse du terrain. Surtout que la population croît de 50 000 habitants par an dans la région. Alors que l'Ile-de-France a le troisième taux d'occupation du sol le plus faible de France : 3,4 pour mille habitants, contre 9,6 dans le Languedoc-Roussillon.

Construire sur les bords de la Seine… et des autoroutes

Afin de dégager des endroits où construire, trois pistes ont été retenues. Tout d’abord, les zones inondables, sur les berges de Seine. La crue est faible et le risque d’inondation quasi nul. « Il est tout à fait raisonnable d’envisager une intensification de la construction dans ces zones où les crues sont lentes, en intégrant le risque dès la conception », souligne Benoist Apparu. A Paris, par exemple, la superficie des voies sur berge est équivalente à celle du 9ème arrondissement. En outre, ériger des logements sur les bordures d’autoroutes est aussi en cours de réflexion. A terme, cinq mille constructions sont prévues dans ces zones.

20 000 logements en plus dans les zones pavillonnaires

Autre axe étudié, la densification des zones pavillonnaires. Près d’un million de terrains de plus de 1000 mètres carrés sont occupés par une unique maison. Diviser cette superficie en plusieurs lots permettrait d’augmenter le coefficient d’occupation des sols sans certaines villes. Mais un tel projet doit passer devant le maire, souvent réfractaire à bâtir de nouveaux logements. « Les maires bâtisseurs sont souvent sanctionnés [lors des élections, NDLR], constate dans les colonnes du quotidien Michel Teulait, maire UMP de Gagny. D’ailleurs, les décisions administratives sont presque systématiquement déférées devant un tribunal administratif ». Dans ces conditions, plusieurs élus manifestent le souhait d’un arbitrage de l’Etat, évitant ainsi des procédures chronophages. Près de vingt mille constructions sont pourtant à l’agenda du Grand Paris pour cette solution.

Des gratte-ciels pour Paris ?

Dernière piste à l’étude, « les dents creuses » de la capitale. Ce sont des zones situées entre deux immeubles induisant une surélévation de ces bâtiments. Sans pour autant changer le paysage. « Nous avons dégagé une capacité foncière de plus de 466 000 mètres carrés en montant, partout où c’était possible, à la hauteur maximale prévue par le plan local d’urbanisme » indique Michel Cantal-Dupart, architecte du projet. Mais si ces réfections devaient voir le jour, elles devraient peut-être se heurter à l’unanimité nécessaire des copropriétés. Pourtant, « surélever d’un étage ou deux est dans l’intérêt des propriétaires : ils pourront utiliser l’argent de la vente pour l’installation d’un ascenseur ou l’isolation thermique », fait remarquer l’architecte.

Maxime Laurent