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Construction

Habiter le ciel : Pour en finir avec "les tours moches"

Habiter le ciel, le village vertical de Roland Castro

Habiter le ciel, le village vertical de Roland Castro - dr

Nexity et l’architecte Roland Castro ont décidé de réconcilier les Français avec les tours. De leur collaboration est né « Habiter le ciel », projet de grands immeubles conciliant « les qualités de l’habitat individuel et la nécessité du collectif ».

Les tours n’ont pas bonne presse, synonymes dans l’imaginaire collectif de barres d’immeuble, ou de bâtiments de bureaux froids et impersonnels. Et pour cause. « La plupart des tours que l’on connaît, à Paris et ailleurs, sont plutôt moches », constate l’architecte Roland Castro. Selon lui, « le citoyen a toutes les raisons d’être remonté contre ces ensembles de stockage dans lesquels on a fait des groupes de cinq pièces sur dix-sept niveaux… ». Bien décidé à rompre avec cette tradition, l’architecte a conçu, avec le concours du promoteur immobilier Nexity, Habiter le ciel, une tour d’un nouveau genre pensée comme un « village vertical ».

Une alternative à la maison individuelle

« La grande différence entre ce projet et les tours de stockage, c’est qu’ici on parle d’usages et d’appropriation » explique Roland Castro. L’innovation concerne les manières d’habiter ». La tour est ainsi organisée en petites copropriétés à taille humaine, donnant « le sentiment d’être dans un petit immeuble de trois étages autour d’un jardin avec, au-dessus, un autre petit immeuble de trois étages ». Le tout dans des proportions plutôt limitées puisque « Habiter le ciel » culminera à 57 mètres (dernier plancher desservi à 50 mètres), évitant ainsi le classement en Immeuble de grande hauteur (IGH), jugé « mal adapté à l’habitat ».

Ces « mini-tours » de 17 étages abriteront entre 80 et 100 logements, des duplex pensés comme « une alternative à la maison individuelle », si chère aux Français. Les appartements seront développés autour d’une cour vitrée en façade. Le niveau bas de chaque petit immeuble accueillera un jardin, tandis que les logements de niveau haut seront desservis par une coursive qui leur permettra d’en profiter. « Cette succession de cours plantées fabriquera un poumon vert au bâtiment », précise le promoteur Nexity. Avec une ventilation double-flux et un complément en chauffage d’appoint par radians électriques de faibles capacités, cette tour d’un nouveau genre pourrait d’ailleurs tendre vers une performance de type « énergie passive » (15kWh/m² par an pour le chauffage), assurent ses concepteurs.

Entre 4 000 et 4 700 euros du m²

Côté prix, Nexity évalue à « 1 800 euros du mètre carré environ » le coût de construction d’Habiter le ciel, pour un prix de vente « compris entre 4 000 et 4 7 000 euros le mètre carré parking compris, en fonction du prix du foncier ». Présente à la présentation du projet, hier au Mipim, la mairie de Genneviliers (Hauts-de-Seine) s’est montrée intéressée et des discussions seraient en cours. D’autres devraient suivre, et on parle déjà de tours Castro à Paris…

Emmanuel Salbayre