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Construction

Les besoins en logements sont très localisés

L'ïle-de-France et la région Paca sont à la traîne

L'ïle-de-France et la région Paca sont à la traîne - dr

L’Institut de l’épargne immobilière et foncière (IEIF) bouscule les idées reçues sur les besoins de logements en France. S’il est nécessaire de construire plus, il convient de cibler l’effort : six régions sont « en état d’urgence » et demandent une attention toute particulière.

Construire, oui, mais pas n’importe où. Une étude récente de l’IEIF* prône une approche régionalisée des besoins en logements neufs, loin de l’objectif global de 500 000 constructions annuelles que le gouvernement s’était fixé fin 2007. « Il est maintenant admis que la notion de besoin de logements au niveau national n’a pas grand sens, explique Gilbert Emont, conseiller auprès de l’institut et auteur de l’étude. Il faut certes tenir compte de la croissance du nombre de ménages, elle-même corrélée à la croissance de la population. […] Mais les études doivent être menées territoire par territoire pour suivre les évolutions spécifiques liées à la plus ou moins grande activité économique de chacun et à l’état de son stock de logements », poursuit-il.

Etat d’urgence

L’étude dresse quatre scénarios possibles de l’évolution du nombre de ménages et opère une distinction entre demande apparente et demande réelle de logements, la seconde tenant compte du « nécessaire renouvellement du parc existant ». Le scénario le plus optimiste, selon lequel la croissance du nombre de ménages est en constante décélération depuis 2007, montre que la demande réelle de résidences principales au niveau national ne dépasse que peu la production récente. Mais même sous cette hypothèse, des déséquilibres apparaissent dans certaines régions, plus particulièrement en Île-de-France, où « la production de logements ne suffit même pas à satisfaire la moitié des besoins », indique l’IEIF. Les régions limitrophes de l’Île-de-France et la Provence-Alpes-Côte d’Azur sont également en situation de sous-offre. Le déséquilibre s’aggrave dans le cas de figure où la croissance du nombre de ménage, stable depuis 2005, attendrait la fin de l’année 2010 pour marquer le pas. L’insuffisance de l’offre est alors « particulièrement criante » dans six régions : l’Île-de-France et la Paca, bien sûr, mais également le Nord-Pas-de-Calais, le Rhône-Alpes, le Languedoc-Roussillon et Midi-Pyrénées. Dans ce scénario, ces six régions enregistrent un déficit de 85 000 logements par an, soit 70 % des besoins nationaux. « C’est là qu’il faut agir prioritairement », prévient Gilbert Emont.

*Logement : Réhabiliter la notion de besoins

Emmanuel Salbayre