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Construction

Quand les architectes construisent sur les toits d'immeubles

Des maisons sur les toits des grandes villes.

Des maisons sur les toits des grandes villes. - Lionel Bonaventure - AFP

A Paris, comme dans d'autres grandes villes, la place manque pour construire de nouveaux logements. Certains architectes ont trouvé une solution toute simple: construire sur les toits.

Il n'y a plus de place à Paris pour construire de nouveaux logements? Faux! Il y aurait même assez de surface disponible pour ériger des dizaines de milliers de logements au cœur de la ville. Un "miracle" rendu possible par la libération des toits. Car la loi Alur a permis de lever les principaux obstacles en supprimant le coefficient d'occupation des sols. Il était de "3m² de surface plancher pour 1m² de terrain au sol", explique le site Architectes-Paris.info. "Cette loi ouvre donc de nouveaux droits de construire. Anne Hidalgo, actuelle maire de Paris, compte bien profiter de cette loi. Elle envisage effectivement de surélever 12% des immeubles parisiens, c’est-à-dire de créer un à cinq niveaux supplémentaires selon les immeubles".

Des architectes et des promoteurs se sont déjà précipités dans cette nouvelle brèche. Parmi eux, Toits du Monde et Esprimm qui vend actuellement une maison sur les toits à Boulogne. À Nanterre, 64 maisons individuelles de 48 à 85 mètres carrés, vont être construites sur les toits de huit immeubles HLM qui étaient jusqu'alors menacés de destruction.

De nombreuses difficultés

Mais les difficultés à résoudre sont encore nombreuses. Obtenir les permis de construire auprès des mairies, résoudre les contraintes techniques, et évidemment obtenir l'accord de tous les copropriétaires. Ces derniers ont néanmoins intérêt à réaliser ce genre d'opérations. La somme versée par le promoteur est, dans ce cas particulier, exonérée d'impôts. De plus, les charges vont mécaniquement baisser. Le nombre de propriétaires augmentant, les parts seront divisées. Et enfin, puisque le neuf est soumis aux normes écologiques, la surélévation permet de contrer la principale source de déperdition de chaleur dans l'ancien qu'est la toiture.

Paris n'est évidemment pas la seule ville qui s'intéresse de près à ces constructions. À Berlin, par exemple, une start-up, Cabin Spacey, prévoit d'installer sa première mini-maison sur le toit d'un immeuble d'ici fin 2016. Un module en bois de 20 à 25 m² qui aura tout le confort, à savoir une pièce à vivre, une kitchenette et une salle de bain. Les deux fondateurs, Simon Becker et Andreas Rauch, comptent bien par la suite investir les toits de Paris ou de Barcelone.

Diane Lacaze