Quel site pour le nouveau Roland-Garros ?

Le site historique de Roland-Garros, situé porte d’Auteuil est devenu trop exigu et souhaite s’agrandir. « Nous avons la plus petite surface pour un tournoi mondial », précise un porte-parole de la FFT. « En moyenne, les sites tournent autour de 15 hectares, alors qu’ici nous n’en avons que 8,5 ». Deux projets sur les quatre présentés tiennent le haut du tableau. Or, ces deux projets se trouvent être aussi les plus polémiques.

Bertrand Delanoë, soucieux de conserver l’exclusivité de l’endroit, pour des raisons historiques mais aussi économiques, a proposé de grignoter sur les serres d’Auteuil, jardin botanique attenant au complexe sportif. Et ce n’est pas du tout du goût des Verts, ni de nombreux scientifiques, qui se sont insurgés contre cette proposition. « Quand j'ai su qu'elles étaient menacées, ma sève n'a fait qu'un tour. C'est un lieu patrimonial, où se forment conscience écologique et connaissances scientifiques », déclare ainsi au Monde, Jean-Louis Tissier, professeur de géographie.

Federer et Nadal, à la conquête de Versailles ?

Le second projet qui a enthousiasmé la FFT, est celui présenté in extremis et à la grande surprise, par quatre partenaires différents, la ville de Versailles, le château de Versailles, le conseil général des Yvelines et l’établissement public de Paris Saclay. Celui-ci préconise l’installation de nouveaux cours à 500 mètres des jardins du célèbre château, sur un ancien site militaire. Le projet précise que « ce site exceptionnel est situé aux portes de la ville de Versailles et au coeur du Château et du Domaine National, qui accueillent pas moins de 10 millions de visiteurs par an. Roland-Garros pourrait ainsi intégrer une destination qui dispose déjà d’un savoir-faire inégalable dans l’accueil d’un large public ».

Jardins avec vue sur stade ?

Pourtant, une association écologique et de riverains, Yvelines Environnement, craint que cela ne vienne gâcher la vue que les visiteurs auront du château. « La hauteur du futur cours couvert équivaudra à un immeuble de 10 étages », s’insurge Christine-Françoise Jeanneret, la présidente de l’association. Se pose la question de la désserte du futur emplacement. « Versailles est déjà engorgé, la construction d’un complexe sportif ne fera que renforcer ces problèmes de circulation De plus, la gare prévue était à l’origine une gare de marchandise, elle n’est pas adaptée pour les voyageurs. Le réseau ferré de France a-t-il prévu des aménagements ? », s’interroge la présidente d’Yvelines Environnement. Les services du château de Versailles n’ont pas souhaité répondre à nos questions, toutefois, le porte- parole de la FFT précise « s’il y avait eu le moindre souci concernant l’avenir du Château, le moindre point venant ternir son image, Monsieur Aillagon, n’aurait pas été un aussi fervent défenseur du projet ».

L’assemblée générale de la FFT doit se réunir les 13 et 14 février prochain pour trancher, et qui sait, peut-être choisira-t-elle un site moins sensible comme celui de Marne-la-Vallée ou de Gonesse.