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Affaire de l'hippodrome : Woerth lâché par l'Exécutif

Eric Woerth, l'ancien ministre du Budget

Eric Woerth, l'ancien ministre du Budget - dr

Alors que l’ex-ministre du Budget va faire l’objet d’une enquête, pour prise illégale d’intérêts lors de la vente de l’hippodrome de Compiègne, il accuse l’Exécutif de ne pas le soutenir, dans un entretien accordé au Point.

Accusé d’avoir bradé l’hippodrome de Compiègne, Eric Woerth avait contre-attaqué en déclarant qu’il n’avait pas pris seul cette décision et qu’il avait fait cette vente dans l’intérêt des finances de l’Etat. « Cette vente doit être replacée dans son contexte : celui de la politique immobilière de l'État, que j'ai complètement renouvelée avec l'accord du président de la République et du premier ministre lorsque j'étais ministre du Budget », déclarait-il au Figaro le 4 janvier. Aujourd’hui, alors qu'il est sous le coup d'une enquête par la Cour de justice de la République (CJR), il déplore l’attitude de François Fillon et de François Baroin, nouveau ministre du Budget. « Je pensais que l'État assumerait sa politique immobilière (...) et je suis profondément déçu de l’attitude de Matignon » affirme-t-il.

Réunion informelle

Ce qui a mis le feu aux poudres - outre la multiplication de ses apparitions dans des affaires judiciaires - c’est la petite phrase concernant la décision de la cession finale de l'hippodrome et stipulant que « le 12 mars 2010, c'est Matignon qui a tranché lors d'une réunion interministérielle informelle ». Or, le secrétariat du Premier ministre s’était empressé de rectifier les faits, en précisant que cette signature avait été effectuée en accord avec plusieurs ministères. « J'ai trouvé très moyen cette réaction ambiguë et peu claire. Pourquoi Fillon se tait ? Pourquoi monsieur Baroin, qui est le responsable des ventes immobilières de l'État, ne dit rien ? », dénonce Eric Woerth dans Le Point.

Jadis soutenu par le pouvoir, et un temps pressenti pour être la relève de François Fillon, Eric Woerth, malgré ses déboires judiciaires ne compte pas abandonner la politique et déclarait encore ce matin sur RTL, avoir « bien l’intention de reprendre toute [sa] place dans la majorité présidentielle ».

Nastasia Desanti