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Airbnb: les loueurs bientôt taxés sur la literie et les ustensiles de cuisine?

San Francisco veut encore plus taxer les hôtes d'Airbnb

San Francisco veut encore plus taxer les hôtes d'Airbnb - Martin Bureau - AFP

San Francisco a imaginé une nouvelle taxe visant les propriétaires qui louent leurs biens sur des plateformes de location type Airbnb. La ville veut désormais s'attaquer aux équipements de la maison mis à disposition des voyageurs.

Pour remplir davantage ses caisses, la ville de San Francisco ne manque pas d’imagination. Elle veut encore plus taxer les propriétaires qui louent leur logement sur des sites de location entre particuliers type Airbnb. Sa prochaine cible? Les équipements de la maison.

La plateforme américaine, très critiquée pour concurrencer les hôtels et favoriser les locations courtes non déclarées, a passé des accords avec les collectivités locales afin d’éviter d’être pris pour cible par les pouvoirs publics et ses concurrents comme le sont Uber et Booking.com.

À Paris, le site collecte depuis l’automne dernier une taxe de séjour de 0,83 euro par nuit et par voyageur, qu’il reverse ensuite à la Ville. San Francisco en fait de même. Sauf que la municipalité veut aller plus loin en demandant aux loueurs de faire un inventaire de tous les équipements qui seront mis à disposition de leur locataire (literie, serviettes de bain, ustensiles de cuisine, etc.), en spécifiant le coût et la date d’acquisition, pour ensuite les taxer.

Une taxe légèrement supérieure à 1%

Concrètement, explique le San Francisco Chronicle, un organisme sera chargé d’évaluer toutes ces fournitures en tenant compte d’une décote liée à l’usure. Une taxe légèrement supérieure à 1% de la valeur de chaque équipement sera ensuite appliquée.

Une aubaine pour la ville de San Francisco, où deux tiers des 5.500 biens proposés sur Airbnb sont des logements entiers et non des chambres seules, indique le journal. En clair, plus le logement est spacieux, plus il est (normalement) fourni en termes d'équipements. Mais plus ces derniers sont vétustes, moins le bien sera taxé.

Pas sûr que cette mesure soit appliquée à la lettre. Pour amortir le choc fiscal, les propriétaires pourraient être tentés d'augmenter leurs loyers, mais aussi de racler les fonds de tiroir à la recherche de pièces "collector" voire de sous-équiper leur logement... au grand dam des locataires. Reste que si l'hôte joue le jeu, les valeurs résiduelles retenues pour l'évaluation des équipements seront relativement peu élevées, assure l'expert chargé de cette mission.

Julien Mouret