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Airbnb : Paris rectifie le tir après la polémique sur la délation

La mairie de Paris dément vouloir inciter les Parisiens à la délation

La mairie de Paris dément vouloir inciter les Parisiens à la délation - Martin Bureau - AFP

La Ville a publié hier une liste des meublés touristiques déclarés sur son territoire. Une nouvelle initiative que certains médias ont interprété comme une incitation à la délation. Affolées, les équipes d'Anne Hidalgo se démènent pour rectifier le tir.

Sans le vouloir, la mairie de Paris a créé un énorme buzz en publiant sur le site internet opendata.paris.fr la liste des propriétaires autorisés à louer leur(s) logement(s) sur des plateformes de locations saisonnières type Airbnb. Une nouvelle initiative que de nombreux médias ont interprété comme une incitation à la délation, comme c'est le cas à Berlin où les autorités encouragent vivement ses habitants à dénoncer les loueurs qui ne sont pas en règle.

La rumeur s'est propagée à une telle vitesse dans la presse et sur les réseaux sociaux que la mairie a été contrainte de réagir rapidement pour éteindre l'incendie, démentant formellement ces informations. Contrairement à ce que prétendaient certains, la Ville n'a pas prévu de mails type pour dénoncer ses voisins ni d'espace dédié pour communiquer l'adresse d'un loueur hors la loi. Elle a simplement publié une liste exhaustive des locations touristiques déclarées par leur propriétaire.

Faire pression sur les propriétaires

Toutefois, la mairie reconnaît que l'idée est bien de faire pression sur les loueurs qui ne respectent pas encore les règles. Car ils sont encore nombreux. En effet, sur les quelque 20.000 meublés touristiques illégaux que compte la capitale, seuls 126 logements ont été déclarés. Pour rappel, seuls les biens loués aux touristes plus de 4 mois par an nécessitent une autorisation de la mairie.

Dans ce contexte, comment vérifier que son voisin ne respecte pas cette règle? Difficile de ne pas tomber dans des accusations non fondées... Paris l'a bien compris, un système de délation ne serait sans doute pas aussi efficace qu'il pourrait l'être à Berlin. Depuis quelques jours, la capitale allemande appelle ses habitants à dénoncer, sur un document mis en ligne sur internet, les propriétaires qui mettent leur bien immobilier en location sur ces plateformes.

Néanmoins, Paris pourrait bien s'inspirer de la rigueur du modèle berlinois qui prévoit, dans le cas où les loueurs ne jouent pas le jeu, une amende de 100.000 euros... soit quatre fois plus que celle actuellement en vigueur dans la capitale française.

Par Marie Coeurderoy édité par J.M.

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