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Airbnb : Paris veut en finir avec les locations illégales

La lutte contre les meublés touristiques illégaux s’intensifie en Europe.

La lutte contre les meublés touristiques illégaux s’intensifie en Europe. - JUSTIN SULLIVAN GETTY IMAGES NORTH AMERICA - AFP

La Ville de Paris a décidé de rendre publique, en open-data, la liste des "meublés touristiques" déclarés sur son territoire. Une nouvelle initiative destinée à encourager les propriétaires qui ne sont pas encore à règle à se mettre en conformité avec la réglementation parisienne. Et en aucun cas une incitation à la délation, comme l'avaient affirmé par erreur certains médias.

La lutte contre les meublés touristiques illégaux s’intensifie en Europe. Alors que Berlin a mis en ligne un site Internet pour inciter ses habitants à dénoncer les propriétaires louant leur logement sur Airbnb (ou ses concurrents) sans l'autorisation préalable de la mairie, la Ville de Paris a décidé de s'inspirer du modèle allemand. A sa façon. Elle a d'abord décidé de rendre publique la liste des logements déclarés sur son territoire. Les adresses des biens en régle sont désormais mises en ligne sur l’espace dédié opendata.paris.fr.

"Ce jeu de données sera mis à jour mensuellement" explique la mairie de Paris dans un communiqué. La liste sera enrichie d’ici la fin de l’année pour permettre une analyse plus fine des chiffres, en précisant notamment le nombre de logements autorisés adresse par adresse, et incluant d’autres formes d’autorisations, par exemple des locaux de bureaux transformés en hébergement hôtelier.

Seuls 126 logements déclarés

Pour l’heure, seuls 126 logements ont été déclarés par leur propriétaire dans la capitale. C’est très peu comparé aux 20.000 meublés touristiques illégaux estimés dans la capitale. Et c'est visiblement ce qui incite la maire, Anne Hidalgo, à intensifier la traque des fraudeurs. Depuis le début de l’année, 30 immeubles et 592 logements ont été contrôlés dans le VIe arrondissement de Paris, selon Le Parisien. D'autres quartiers ont été passés au crible, comme le Ier (22 immeubles et 564 logements) et le XVIIIe (31 immeubles et 711 logements). Au total, 106 présomptions d’infractions ont été relevées.

Paris plaide néanmoins pour un relèvement des amendes infligées aux loueurs qui ne jouent pas le jeu. Pour rappel, louer un bien plus de quatre mois par an à des touristes sans le déclarer comme un meublé touristique est passible d'une amende de 25.000 euros. Anne Hidalgo souhaite porter cette pénalité à 100.000 euros, comme c’est le cas à Berlin, qui encourage par ailleurs ses habitants à dénoncer les loueurs qui n’ont pas reçu le feu vert des autorités pour continuer à pratiquer ces très lucratives locations touristiques.

Officiellement, la mairie de Paris n’incite pas ses habitants à la délation, contrairement à ce qu'avaient déclaré certains médias à la suite d'un article d'Europe 1 qui avait initialement titré sur la mise en place d'un système d'incitation à la "délation".

Elle a assuré que cette pratique était "contraire aux valeurs de la Ville", espérant simplement que le nouveau projet des équipes d'Anne Hidalgo "provoque un espèce de choc de conscience de civisme, et que les gens se mettent en règle d'eux-mêmes, sans attendre d'être éventuellement signalé par un de leurs voisins".

Voici la liste des meublés touristiques parisiens déclarés par leur(s) propriétaire(s) :

Julien Mouret