Boutin s’avoue dépassée par la question de l’hébergement d’urgence

L’objectif zéro SDF ne sera « jamais atteint » Reprenant la promesse de campagne du candidat Sarkozy fin 2006, que « d’ici deux ans, plus personne ne [soit] obligé de dormir sur le trottoir et d’y mourir de froid », La Députée Sylvie Andrieux a appelé la ministre du Logement à abandonner toute idée d’ « atteinte à la liberté », ou de « ficher » les sans abris, au profit d’initiatives qui renforceraient leur sécurité et protégeraient leur intimité. Et la ministre de lui répondre « Cet objectif est celui vers lequel nous devons tendre ; mais nous savons tous fort bien qu’il ne sera jamais atteint, car certaines personnes ne voudront jamais être hébergées ». Rappelant au passage que cette même promesse de campagne avait déjà été formulée auparavant dans l’opposition par Messieurs Jospin et Fabius, Christine Boutin a par ailleurs assumé le fait de ne pas pouvoir dire « où placer le curseur », « entre le fait d’obliger les personnes à prendre un abri et la non-assistance à personne en danger ».

La ministre du Logement n’a pas manqué de remettre en avant le bilan de son mandat en matière de logements sociaux et d’hébergement d’urgence. Or, selon la Députée socialiste, à laquelle se joignaient les voix du groupe Socialiste, radical et citoyen (SRC) mais également celles de la mouvance Gauche démocrate et républicaine (GDR), les objectifs ne sont pas remplis. « Créer 15 000 places supplémentaires peut constituer une première étape, si elle est menée à bien et pour peu qu’elle ne se limite pas à l’hébergement d’urgence en raison du froid ». De même que les articles 4 de la loi DALO et 55 de la loi SRU nécessitent d’être appliqués…

A.R.