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Ces dizaines de milliers de chambres de bonne vides à Paris

La capitale compte plus de 140.000 chambres de bonne

La capitale compte plus de 140.000 chambres de bonne - Wikimedia Commons

Plus d'un million de mètres carrés sont inoccupés sous les toits de Paris, selon une étude de l'Apur révélée par le JDD. La mairie veut en transformer un maximum en logements.

Un gisement insoupçonné de mètres carrés. Selon une étude de l'Atelier parisien d'urbanisme, la capitale recèle 140.400 chambres de bonnes, dont seules 15% d'entre elles à peine sont occupées. Ces anciennes chambres de service naguère occupées par le personnel de maison fourmillent au dernier étage des immeubles haussmanniens, construits entre 1850 et 1914. Et sur les quelque 1,2 million de mètres carrés qu'elles totalisent, environ un million sont donc inoccupés sous les toits de Paris, et "donc potentiellement transformables en logements", indique au JDD Ian Brossat, adjoint (PCF) à Anne Hidalgo en charge du logement. Une aubaine pour la ville, qui compte bien selon l'élu "partir à la conquête de ce potentiel" pour atteindre ses objectifs de 10000 nouveaux logements annuels.

Confort rudimentaire

Pourquoi ces chambres sont-elles vides ? Le plus souvent d'un confort rudimentaire, elles ne correspondent plus aux standards d'aujourd'hui. Certes situées à plus de 80% dans de beaux immeubles haussmanniens en pierre de taille, elles "ne disposent généralement que d'un simple évier, souvent sans eau chaude, rarement d'une douche, et exceptionnellement de WC", relève l'hebdomadaire. Mal isolés, elles sont aussi, dans de nombreux cas, accessibles uniquement par un escalier de service.

Mais surtout, les chambres de bonne parisiennes sont bien souvent trop petites. 51% de ce parc mesure entre 5 et 8 mètres carrés, en-deçà du seuil réglementaire des 9 mètres carrés (ou 20 mètres cubes) habitables à Paris. Or, si les propriétaires ont le droit de les utiliser à titre personnel ou pour leurs enfants, ils n'ont donc pas le droit de les louer.

Un accompagnement, "y compris financièrement"

L'objectif de la ville : rentabiliser au maximum ces mètres carrés vides, en activant "tous les leviers possibles", indique Ian Brossat. La municipalité envisage ainsi deux pistes, l'une incitative pour les propriétaires privés qui pourrait être accompagnés, "y compris financièrement", pour rendre leur bien habitable, via des travaux ou, lorsque c'est possible, réunir deux chambres contigües. "En échange, ils s'engageraient à louer leur bien en dessous du prix du marché aux classes moyennes et modestes", précise l'élu au JDD. L'autre piste : pour les propriétaires qui souhaitent se débarrasser de ces petits biens, encourager les bailleurs sociaux à s'en porter eux-même acquéreurs.

A noter que tous les secteurs de la capitale ne sont pas également dotés en chambres de bonne. Selon l'Apur, c'est le 16e arrondissement qui est le plus fourni. Il concentre à lui seul près d'un tiers (33.946) du total parisien, tandis que c'est dans le 20e que l'on en dénombre le moins : 420 seulement, juste en-dessous du 19e (594). Plus généralement, les chambres de service sont surtout, d'après l'organisme, concentrées dans l’ouest de la capitale : les 5e, 6, 7e, 8e, 9e, 15e, 16e et 17e arrondissements. Des secteurs pas particulièrement réputés pour leurs logements sociaux...

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Léo Monégier