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Christine Boutin règle ses comptes... et s'inquiète pour le Logement

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« Délit de sale gueule » ? Christine Boutin s’interroge sur les raisons de son éviction du gouvernement.

Moins d’une semaine après le remaniement, l’ancienne ministre du Logement a expliqué lundi dans une interview à Europe 1 qu’elle avait appris son « jetage » « au 20h00, sur TF1, avec tout [son] cabinet » - alors même que François Fillon lui avait assuré quelques heures plus tôt qu’elle conserverait un portefeuille.

« Très choquée de voir que le Premier ministre n’a même pas pris le temps de [lui] passer un coup de fil » pour la prévenir, Mme Boutin estime avoir été traitée de façon « inhumaine ». Les raisons de ce « jetage » ? La ministre évoque tour à tour « la loi du genre » et la « précarité de l’emploi » de ministre, tout en s’interrogeant sur un éventuel « délit de sale gueule »… « J'espère que ce n'est pas en raison de ce que je représente », soit « la droite sociale chrétienne », a-t-elle ajouté.

La vingt-cinquième roue du carrosse Si elle a refusé de passer les pouvoirs à Benoist Apparu, secrétaire d’Etat chargé du Logement et de l’Urbanisme du nouveau gouvernement, ce n’est pas pour des raisons personnelles, mais bien en signe de protestation contre la disparition de son ancien ministère. « Le logement mérite mieux qu’être la vingt-cinquième roue du carrosse », poursuit Christine Boutin. L’auteur de la loi de Mobilisation pour le logement et la lutte contre l’exclusion rappelle que « les Français ont besoin de se loger - c’est une préoccupation première, surtout en région Île-de-France ».

Un avis partagé par l’ensemble des représentants du secteur, de la Fédération des promoteurs constructeurs (FPC), qui a maintenu l’invitation de l’ex-ministre à son congrès annuel, jeudi dernier, à la Fondation Abbé Pierre en passant par l’association Consommation, logement et cadre de vie (CLCV). Dans un communiqué publié en fin de semaine dernière, la CLCV craint que la disparition du ministère du Logement ne soit la traduction d’« un moindre intérêt de l’Etat pour le logement. Alors que le nombre de personnes en situation de mal-logement ne cesse d'augmenter et que la construction de logements économiquement accessibles est insuffisante, la suppression du ministère du Logement ne pouvait se faire à un moment aussi peu opportun ».

Christine Boutin et les associations parlant d’une même voix ? Il aura fallu l’éviction de la ministre pour que cela se produise…

V.J.

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