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Consommation des ménages en berne

Les Français pourraient épargner plus

Les Français pourraient épargner plus - dr

Les dépenses de consommation ont reculé de 1,8 % sur un mois en avril, selon l’Insee. Les chances de rebond semblent maigres à court terme.

L’hésitation du premier trimestre a laissé place à une baisse franche. Selon les derniers chiffres de l’Insee, les dépenses de consommation des ménages en biens ont reculé de 1,8 % en volume le mois dernier, après un repli de 1 % en mars. Une baisse que l’institut statistique impute « en grande partie à la forte baisse des achats d’automobiles […], contrecoup de la suppression de la prime à la casse au 1er janvier 2011 ». De fait, les achats d’automobiles, qui avaient déjà reculé de 2,1 % en mars, affichent un repli de 10,2 % supplémentaire. Baisses notables, également, pour la consommation d’énergie (-3,2 % après -0,7 % en mars) et les achats en équipement du logement (-1,5 %, après -0,6 % en mars), notamment. Contre la tendance, la consommation de produits alimentaire a progressé de 0,8 % en avril, après une baisse de même ampleur (-0,7 %) un mois plus tôt.

Pouvoir d’achat

Selon Alexander Law, chef économiste du groupe Xerfi, cette baisse était prévisible. « Il était difficile d’espérer que la consommation puisse continuer de grimper alors même que l’inflation progresse aujourd’hui plus rapidement que les revenus des ménages », explique-t-il. L’économiste estime que la baisse des dépenses devrait se poursuivre jusqu’à la fin du trimestre, au moins. « Le pouvoir d’achat s’inscrira sans doute en baisse au deuxième trimestre, estime-t-il. Dans ce contexte, le seul moyen de soutenir les dépenses serait que les Français puisent dans leur épargne ». Un scénario jugé peu probable alors que « le moral des ménages reste à très bas niveau et [que] les incertitudes conjoncturelles demeurent légion », poursuit Alexander Law, qui table plutôt sur « la reconstitution d’une épargne de précaution ».

Emmanuel Salbayre