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Delanoë demande un moratoire des expulsions

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A deux jours de la fin de la trêve hivernale, le 15 mars, la Ville de Paris questionne à son tour l’efficacité des mesures annoncées par Christine Boutin pour le relogement des locataires expulsées.

Bertrand Delanoë se joint aux associations pour demander la mise en place d’un moratoire.

« De nombreuses familles confrontées à des problèmes d’emploi et de diminution du pouvoir d’achat, vivent dans la crainte de perdre leur logement », déplore la Mairie de Paris. Une crainte renforcée par la détérioration de la situation économique et que la décision du gouvernement, dans le cadre de la loi de mobilisation pour le logement et de lutte contre l’exclusion, de réduire de trois à un an le sursis accordé à un locataire expulsé, ne vient pas apaiser. « La Ville de Paris, partage les inquiétudes des associations de solidarité qui s’opposent à cette régression sociale et demande au gouvernement un moratoire sur les expulsions de locataires de bonne foi en 2009 ». En début de mois, une trentaine d’associations, au rang desquelles Les Enfants de Don Quichotte, la Confédération nationale du logement (CNL) ou le Secours Catholique, ont demandé la mise en place d’un moratoire, seule mesure à même selon elles d’éviter « de nouvelle catastrophes sociales ». Une demande reformulée hier.

Une promesse en décalage Dans un entretien accordé au Parisien avant l’exposé de ses mesures, Christine Boutin affirmait pourtant hier qu’elle proposait « mieux » qu’un moratoire, assurant qu’il n’y aurait « désormais […] plus de personnes mises à la rue, plus d’expulsions sans une solution de remplacement ». La promesse de la ministre du Logement est « en décalage avec la baisse du budget de l’Etat affecté au logement social en 2009 », rétorque la Mairie de Paris. De son côté, la Ville s’engage à soutenir les ménages modestes qui peinent à payer leur loyer. Un engagement qui passera notamment par la construction de 40 000 logements sociaux dans la capitale d’ici fin 2013 et la mise en place de « Paris logement », une aide aux parisiens « en difficulté qui consacrent plus de 30 % de leurs ressources au loyer ». Vaste programme : une étude de l’Association départementale de l’information sur le logement de Paris (Adil 75) a montré le mois dernier que la part du loyer moyen dans le revenu des ménages habitant la capitale s’élève à 34 %...

Bertrand Delanoë et Christine Boutin se rejoignent pourtant sur un point : la nécessité de développer l’intermédiation locative. « La Ville souhaite également engager en 2009, avec le concours de l’Etat, un dispositif permettant à des organismes spécialisés de se substituer temporairement aux locataires en situation d’impayé en reprenant leur bail pour éviter l’expulsion », ajoute la Mairie de Paris. Une bonne initiative, qui pourrait cependant, selon certaines associations, s’avérer insuffisante. Pour la Confédération de la Consommation, du Logement et du Cadre de Vie (CLCV), il est impératif qu’« une véritable Garantie des risques locatifs [GRL] universelle et mutualisée soit mise en place sans délai pour l’ensemble des relations locatives ».

E.S.

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