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Eric Woerth n'a pas bradé l'hippodrome de Compiègne

Eric Woerth

Eric Woerth - dr

La nouvelle affaire Woerth dénoncée la semaine dernière par Le Canard Enchaîné et Marianne pourrait bien être sans fondement. Selon LeMonde.fr, la parcelle de forêt vendue à la Société des courses de Compiègne (SCC) sans appel d’offres et pour 2,5 millions d’euros, n’aurait pas été bradée.

Hippodrome de Compiègne, suite. Le 14 juillet dernier, les deux hebdomadaires accusaient l’ancien ministre du Budget de s’être assuré, six jours à peine avant son transfert au Travail, au mois de mars, de la vente d’une parcelle de la forêt de Compiègne, dans l’Oise, pour 2,5 millions d’euros. Un élu UMP et un magistrat de la Cour des comptes cités par Le Canard évaluaient la valeur du terrain à 20 millions d’euros environ. Pour ne rien gâcher, le repreneur du terrain, qui abrite un hippodrome et un terrain de golf, n’est autre que la Société des courses de Compiègne (SCC), locataire des lieux, et dont le président, Antoine Gilibert, serait un « familier » du ministre.

56 ans de loyer

LeMonde.fr donne une version un peu différente de l’histoire. Le site Internet du quotidien du soir calcule que le terrain, d’une superficie totale de 57 hectares, s’est vendu 44 000 euros l’hectare. Or, selon un expert forestier de la région, « aucune forêt ne se vend à ce prix là, […] le prix de vente dans la zone du Compiégnois [étant] plutôt situé entre 6 000 et 10 000 euros ». Le bien n’aurait donc pas été bradé. L’Etat aurait même réalisé « une bonne affaire », assure l’expert interrogé : la SCC versait chaque mois un loyer de 45 000 euros, et le montant de l’opération équivaut à « 56 ans de loyer ».

Concernant le processus de vente, le quotidien indique qu’une opération de gré à gré « n’est pas inhabituel[le] pour des biens de l’Etat ». Selon Michel Chavet, expert forestier, « la grande majorité des cas de ventes de forêt se font de gré à gré, même s’il existe quelques cas de ventes aux enchères ou judiciaires ».

Emmanuel Salbayre