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France : La pauvreté se concentre dans les grandes villes

Saint-Paul, à la Réunion, une des villes contenant le plus de ménages pauvres en France

Saint-Paul, à la Réunion, une des villes contenant le plus de ménages pauvres en France - B. Navez / Wikipedia

On trouve davantage de ménages pauvres dans les grandes communes de l’hexagone que dans les zones périurbaines. Voilà ce que nous révèle l’étude du bureau d’études Compas, en partenariat avec La Gazette des Communes.

Malgré la complexité de la notion de « pauvre », Compas et La Gazette des Communes ont conservé le seuil utilisé en France par l'Insee correspondant à 60 % du revenu médian, soit 954 € mensuels par ménage. A partir de ces chiffres, ils proposent une estimation du taux de pauvreté dans les 100 plus grandes villes hexagonales dans une étude publiée récemment. Le résultat est parlant, mais pas vraiment surprenant, notamment au niveau des écarts, qui sont assez élevés. Avec seulement 7 % de ménages pauvres, Neuilly-sur-Seine se révèle tout naturellement la ville la moins défavorisée de France. En revanche, des lieux tels que Roubaix ou Saint-Pierre (Réunion) disposent de chiffres nettement moins bons, avec un taux de pauvreté de 46 %. Cela est très révélateur du « classement » en lui-même, puisque quatre des six villes les plus défavorisées sont à la Réunion, tandis que sept communes sur les dix moins touchées par la pauvreté sont situées dans les Hauts-de-Seine. De son étude, Compas retient également que ce sont les grandes villes qui attirent le plus de personnes peu fortunées : « La ville attire les plus démunis, car on y trouve le plus d’opportunités de logement et d’emploi », d’après Hervé Guéry, directeur de Compas interrogé par La Gazette des Communes.

« L’importance du logement social »

Le bureau d'études relève de plus la corrélation apparente entre parc social et aisance financière des ménages, comme l'explique M. Guéry : « L’analyse de ce classement permet de prendre la pleine mesure de l’importance du logement social dans la répartition de la pauvreté sur le territoire ». Dans des communes comme Beauvais, qui « regroupe 98 % des logements sociaux de son agglomération », pour Raphaël Legendre, directeur du centre communal d’action sociale, également cité par La Gazette des Communes, « s’y installer représente l’espoir de trouver un logement et un travail pour une population précaire, qui est en constante augmentation sur notre territoire ». Compas note de plus que certaines villes, à l’instar de Dijon et de son 13 % de pauvreté, les ménages les plus défavorisés s’installent dans les petites communes en périphérie, faisant ainsi apparaître des chiffres moins élevés.

Les 10 communes dont le taux de pauvreté est le plus élevé :

  • 1 – Roubaix (Nord) : 46 %
  • 2 – Saint-Pierre (Réunion) : 46 %
  • 3 – Tampon (Réunion) : 43 %
  • 4 – Saint-Paul (Réunion) : 39 %
  • 5 – Aubervilliers (Seine-St-Denis) : 39 %
  • 6 – St-Denis (Réunion) : 36 %
  • 7 – St-Denis (Seine-St-Denis) : 35 %
  • 8 – Fort-de-France (Martinique) : 34 %
  • 9 – Sarcelles (Val d’Oise) : 33 %
  • 10 – Perpignan (Pyrénées Orientales) : 32 %

Les 10 communes dont le taux de pauvreté est le plus faible :

  • 1 – Versailles (Yvelines) : 7 %
  • 2 – Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine) : 7 %
  • 3 – Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) : 7 %
  • 4 – Antony (Hauts-de-Seine) : 8 %
  • 5 – Saint-Maur-des-Fossés (Val de Marne) : 8 %
  • 6 – Issy-les-Moulineaux (Hauts-de-Seine) : 8 %
  • 7 – Levallois-Perret (Hauts-de-Seine) : 8 %
  • 8 – Boulogne-Billancourt (Hauts-de-Seine) : 9 %
  • 9 – Mérignac (Gironde) : 9 %
  • 10 – Courbevoie (Hauts-de-Seine) : 10 %
Laura Makary