"Grenelle de l'immobilier" : Fronde chez les négociateurs
Les débats étaient houleux au siège de la Fédération française des managers commerciaux (CFE-CGC-FFMC). Le syndicat avait invité, afin de débattre sur l’avenir de la profession de courtier en immobilier, plusieurs partenaires, comme la Chambre nationale syndicale des intermédiaires et mandataires (Cnasim) notamment, mais également la Fnaim (Fédération nationale de l'immobilier)ou l’Unis (Union des syndicats de l'immobilier).
Dans la ligne de mire de la FFMC et de la Cnasim, les recommandations des Etats généraux de l’immobilier, rendus dans le « Livre blanc ». Ils contestent tout d’abord la légitimité de la manifestation, où certains partenaires n’étaient pas représentés. Mais le vrai point de rupture est lié au contenu du livre. Le document est en effet appeler à influencer une évolution de la loi Hoguet, du 2 janvier 1970, qui fixe les conditions d'exercice des professions immobilières.
Selon Jean-Philippe Guillard, président de la FFMC, « la Fnaim et l’Unis souhaitent imposer aux autres ce qu’ils appliquent pour leurs employés ». Une idée qui ne lui sied guère, « on n’est pas en Corée du Nord », rajoute t-il. Les points de discordes sont nombreux, Jean-Philippe Guillard juge notamment « saugrenue » une proposition qui vise à obliger les négociateurs immobiliers à exercer dans leurs départements de leur domiciliation.
La formation au centre des interrogations
Le « Livre blanc » recommande d’imposer un niveau d’étude minimum à bac+ 3 pour les négociateurs immobiliers agents commerciaux. Une obligation qui ne vaudrait pas pour les négociateurs immobiliers salariés. La FFMC CFE-CGC avait dénoncé jeudi 23 juin dans un communiqué la « discrimination » qu’apporterait cette réglementation.
François Pineda, créateur du Collectif des réseaux d’agents commerciaux en immobilier (Craci), souhaite « la création d’un passeport de compétence, qui éviterait les disparités entre les acteurs de l’immobilier ». Une idée partagée par Jean-Philippe Guillard, qui va plus loin et propose « la mise en place d’une formation commune à tous les pays d’Europe, qui viserait à créer une sorte d’euro-courtier ».