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Immobilier : SOS Racisme dénonce le fichage ethnique

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Certains spécialistes de l’immobilier pratiquent le fichage ethnique.

Un rapport* rendu public mercredi par l’association SOS Racisme épingle « cinq gros bailleurs sociaux, une chaîne d’agence immobilière, et une chaîne d’hôtel [...] pour fichage ethno-racial des locataires et demandeurs de logements et ceci à fins probables de discriminations ».

L’Opac de Saint-Etienne établissait par exemple des distinctions ethno-raciales en fonction des couleurs des populations. Des couleurs étaient ainsi attribuées aux diverses populations : « le vert pour les personnes présumées être d’origine maghrébine, le rouge pour les personnes présumées être d’origine africaine et le jaune pour les personnes présumées être d’origine asiatique », explique l'association.

Le rapport indique qu’à partir de ces fichiers raciaux et ethniques, des politiques discriminatoires étaient menées avec des ordres écrits de « stopper » ou « d’infiltrer à dose homéopathique » des locataires présumés « étrangers » pour prendre en compte le présumé « syndrome des boites aux lettres ». L’Opac avait en effet considéré qu’au-delà de 7 % de noms à consonance étrangère sur les boîtes aux lettres, cela engendrait le départ des locataires d’origine européenne des « immeubles » pourtant « prisés ». En conséquence de quoi, 90 % des locataires d’origine extra européenne étaient concentrés dans les immeubles ghettos de l’organisme HLM.

Préserver « la mixité sociale » La société HLM Logirep a également été mise en examen en juin 2009 pour avoir refusé d’attribuer un logement à un agent RATP afin de préserver la « mixité sociale ». Un employé de la société avait expliqué à la personne que son origine ivoirienne menaçait l’équilibre de la Tour. « Sur cette tour là, ça pose un problème, il y a déjà beaucoup de personnes d’origine africaine ou antillaise ».

Jugeant la situation inacceptable, l'association demande « la mise en place d’un système de dommage et intérêts punitifs permettant de couvrir les frais d’expertise, les dépenses matérielles et les moyens humains engagés ».

SOS Racisme considère également que la lutte contre les systèmes de fichage de données « ethnoraciales » ne pourra être efficace qu’avec la mise en place d’une véritable politique pénale répressive de ces faits et par la mobilisation de tous les acteurs concernés (CNIL, HALDE, MIILOS, Inspection du Travail, parquets, pouvoirs publics…).

M.F.

*Le fichage ethno-racial = un outil de discrimination. Rapport de Samuel Thomas, président de la Fédération nationale des maisons des potes et vice-président de SOS Racisme, remis à Patrick Karam, délégué interministériel pour l’égalité des chances des Français d’Outre mer

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