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Jeudi Noir réquisitionne un immeuble… du CROUS !

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Depuis une semaine, neuf étudiants et jeunes précaires ont élu domicile dans cet ancien centre médico-social de 500 m² au 24 rue de la Harpe, dans le 5ème arrondissement de Paris, à l’initiative de l’association Jeudi Noir.

Les motivations du collectif sont simples : « échapper aux prix démentiels des loyers parisiens – qui sont toujours en hausse malgré les apparences – et transformer ce lieu exemplaire en plate-forme de revendication pour porter [leurs] dix et une propositions pour sortir les jeunes de la galère du logement ».

Ce bâtiment abandonné depuis le fin décembre 2004 est la propriété de l’Etat, qui en a confié la gestion au Centre régional des œuvres universitaires et scolaires (CROUS), l’établissement public en charge, notamment… du logement étudiant ! L’association le décrit « en très bon état » équipé d’eau chaude, d’électricité, et de chauffage. Le CROUS paie ainsi des charges pour des locaux vacants, auxquels aucun permis de construire n’est aujourd’hui apposé, d’après une enquête effectuée par Jeudi Noir. « Dans une ville comme Paris qui compte à peine une place en cité U pour 100 étudiants, le Crous s’est payé le luxe d’abandonner un immeuble à 250 mètres de la Sorbonne, en plein coeur du Quartier latin, où il serait plus utile pour les étudiants que pour les pigeons », s’indigne Jeudi Noir. Un chantier qui « ne semble pas prioritaire »…

Le CROUS prétexte des travaux imminents La direction du CROUS s’est récemment justifiée à ce sujet, objectant que des travaux sont prévus pour juin 2009 dans l’objectif de loger des étudiants handicapés, et que l’occupation des lieux laisse à craindre que ce projet soit retardé. Une réponse que conteste Jeudi noir, qui n’a pu vérifier aucune décision dans ce sens, ni du côté du CROUS, ni de la Société de gérance d'immeubles municipaux (SGIM). Si tel était le cas toutefois, Jeudi Noir « se féliciterait d’avoir contribué au réveil du Crous après quatre ans de sommeil, et s’engage, comme d’habitude, à quitter les lieux dès le début des travaux ».

L’association entend proposer au CROUS « une convention de bail précaire » qui l’exonèrerait de responsabilités et qui permette aux étudiants de se loger à prix modéré en attendant la reconversion ou la revente du bâtiment. Elle est soutenue dans sa démarche par de nombreuses organisations étudiantes, politiques ou syndicales.

A.R.

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