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L'hébergement d'urgence au cœur des débats

113 000 personnes sont sans-domicile en France

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Après la publication de chiffres recensant la difficulté pour les hôtels d’héberger les sans-abri et la démission de Xavier Emmanuelli de la présidence du Samu social, les associations montent au créneau.

685 116 personnes sont privés de domicile personnel en France et 113 00 d’entre eux sont sans-domicile, selon les chiffres publiés en janvier 2011, par la Fondation Abbé-Pierre. Et l'hébergement d'urgence a de plus en plus de mal à offrir un toit. L’Etat a réduit de 25 % le budget consacré au Samu social et Benoist Apparu, secrétaire d’Etat au Logement, a annoncé, hier sur France 2, le remplacement de 4 500 nuitées en hôtel par 4 500 places en logements temporaires. « Cette réduction se fera progressivement et les nuits en hôtels seront remplacées place pour place par de l’intermédiaire locative » affirme aux Echos le cabinet du secrétaire. De quoi exaspérer les associations. Christophe Robert, délégué général de la Fondation Abbé-Pierre : « On compte 1 500 logements en intermédiation locative disponibles, pour 350 000 demandes de logements sociaux en Ile-de-France. Dans ce contexte, il est scandaleux de couper les crédits des nuits hôtelières ». Ces chiffres traduisent « une forme de désengagement des pouvoirs publics et de l’Etat », déclare au quotidien Christophe Deltombe, président d’Emmaüs France.

La Ville et l'Etat se renvoient la balle

Benoist Apparu déclarait hier, dans Le Parisien, que la Ville se devait de trouver « un toit pour ces familles avec des enfants de moins de trois ans ou les femmes enceintes ». Dans un communiqué, le maire de Paris, Bertrand Delanoë, réagit aux commentaires du secrétaire hier soir sur France 2 : « ne semblant pas réaliser l'urgence de la situation, [Benoist Apparu] n'envisage de recevoir les associations de solidarité qu'en septembre et de n'offrir des possibilités de logement aux familles qu'à la fin de l'année ». Et d'ajouter que les décisions du gouvernement ont « jeté plusieurs centaines de familles à la rue à Paris, mais aussi en Seine-Saint-Denis et dans le Val-de-Marne ». Pour l'heure, la Ville s'est engagée à créer 2 000 places d’hébergement, dont 1 420 seraient financées par investissement.

Darius Kachani