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L'immobilier ancien craint pour ses aides

Une suppression du PTZ dans l'ancien coûterait 100 à 150 000 transactions

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Un arrêt du PTZ dans l’immobilier ancien aurait des conséquences désastreuses sur le nombre de transactions, alerte jeudi la Fnaim. La suppression de la déductibilité des intérêts d’emprunt, mesure dont l’efficacité est pourtant remise en question par le gouvernement lui-même, pourrait elle aussi pénaliser le marché.

Les professionnels de l’immobilier appréhendent la réforme annoncée des aides à l’accession à la propriété. La possibilité d’une fusion du prêt à taux zéro (PTZ) et du crédit d’impôt sur les intérêts d’emprunts en un dispositif unique réservé aux logements neufs et écologiquement performants, les inquiète plus particulièrement. Lors de la présentation de son observatoire semestriel, jeudi, la Fnaim a rappelé son attachement au PTZ, un dispositif « très vertueux », qui a été souscrit en 2009 par 220 000 ménages modestes, dont 150 000 dans le cadre d’une opération dans l’ancien. René Pallincourt, président de la Fédération a estimé que « 100 000 à 150 000 transactions » ne verraient pas le jour l’année prochaine si le champ d’action du PTZ était effectivement limité aux seuls logements neufs. « L’objectif d’une France de propriétaires ne peut être atteint que si on aide les primo-accédants », a poursuivi M. Pallincourt.

Le PTZ plébiscité par les acquéreurs

Mais la perspective d’une suppression du PTZ dans l’ancien inquiète aussi les particuliers. Un sondage Ifop réalisé auprès de 401 transactionnaires Fnaim révèle ainsi que la possibilité d’obtenir un PTZ pour financer en partie leur acquisition incite 69 % des clients des agences affiliées à la fédération à concrétiser leur achat plus rapidement. 17 % d’entre eux identifient même cette possibilité comme l’élément incitatif numéro un, au même titre que l’obtention d’un taux de crédit immobilier intéressant.

Plus surprenant, le sondage montre que 70 % des clients sont sensibles à la possibilité de déduire du montant de leur impôt les intérêts de leur emprunt immobilier ou de leur travaux, comme la loi en faveur du travail, de l'emploi et du pouvoir d'achat (Tepa) les y autorise depuis 2007. Le crédit d’impôt permet aux ménages achetant leur résidence principale de déduire 40 % des intérêts de leur emprunt la première année, et 20 % les quatre années suivantes. Il semble pourtant acquis que la mesure, jugée trop coûteuse par le gouvernement au regard d’une efficacité limitée, ne survivra pas à la réforme en cours. Celle-ci devrait être présentée très prochainement par le secrétariat d'Etat au Logement.

Emmanuel Salbayre