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L'UFC dénonce les pratiques "peu louables" des agences immobilières

Honoraires de location : l'UFC-Que Choisir dénonce "des excès à tous les étages"

Honoraires de location : l'UFC-Que Choisir dénonce "des excès à tous les étages" - Philippe Huguen - AFP

Dans une nouvelle étude, l'association UFC-Que Choisir pointe le manque de transparence des agences, notamment sur leurs honoraires de location. Parmi celles qu'elle a passé au crible, plus d'une sur trois ne respecterait pas la loi.

L’UFC-Que Choisir a de nouveau enquêté sur les pratiques des agences immobilières vis-à-vis des candidats à la location, pointant un manque de transparence et des honoraires aux tarifs surévalués.

L’association de consommateurs, qui a passé au crible près de 1.250 agences en France réparties dans 76 départements fin 2015, dénonce des "excès à tous les étages" malgré l’avertissement qu’elle avait lancé cinq ans plus tôt dans une étude au constat déjà accablant.

L'UFC a adressé 392 mises en demeure à ces agences qui ne respectent pas la législation et la réglementation, pour lesquelles elle a constaté "des illégalités", à défaut de quoi elle envisagera des actions judiciaires.

Parmi les agences visitées, plus d'une sur trois (35%, contre 28% lors d'une enquête en 2011) n'affichait "pas systématiquement" l'information sur le diagnostic de performance énergétique (DPE) des logements proposés à la location. Or "en raison de la flambée des prix de l'énergie, cette information est particulièrement importante pour le locataire qui ne peut pas intervenir sur l'isolation du logement", souligne l'association.

Des honoraires trop souvent invisibles

De même, seules 18% des agences respectent "l'information détaillée" sur les honoraires de location, qui doit distinguer les frais d'agence de l'état des lieux qui peut être réalisé par un tiers. Et environ un quart (26% contre 21% en 2011) "n'affichent toujours aucune information sur les honoraires en vitrine", une obligation légale qui date pourtant de 25 ans, s'insurge l'UFC.

Enfin, si 9 agences immobilières sur 10 (94%) respectent les plafonds légaux d'honoraires de location facturés au locataire, l'ambition du législateur - qui était de les diviser par deux - "se solde par un échec".

En zone très tendue, les frais d'agence n'ont ainsi baissé "que de 20% entre 2011 et 2015, loin des 50% promis par le législateur", selon l'enquête de l'UFC-Que Choisir. En zone tendue, ils ont baissé de 10%, et en zone détendue, ils ont même "légèrement augmenté", passant de 7,10 euros à 7,50 euros du m2 (+5%), selon l'association.

Par ailleurs, "le service au candidat locataire est fort limité" car près de 4 agences sur 10 (38%) n'ont pas fourni d'informations détaillées sur le bien en location.

Enfin, "la quête excessive de garanties des agences au profit des bailleurs a la vie dure". "En dépit du décret de novembre 2015 listant strictement les pièces exigibles, 81% des agences enquêtées n'ont pas hésité à demander au moins un document interdit", tel qu'un RIB, un livret de famille ou une carte grise (62% en 2011).

Avec AFP

J. M.