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La baisse des transactions inquiète les agences immobilières

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Le taux de mortalité des agences immobilières en France pourrait atteindre 10 à 15% en 2009, selon un « scénario pessimiste » décrit par Roland Tripard, nouveau directeur général de SeLoger.com, dans une interview accordée à l’agence Reuters. Sans surprise, les raisons de cette hécatombe sont à aller chercher du côté de la contraction du volume de transactions immobilières.

Une contraction que M. Tripard, sur la base des estimations des agences clientes de SeLoger, évalue à « environ 30% » en comparaison annuelle pour les seuls mois de septembre et d’octobre 2008. En cause également, la baisse des prix de l’immobilier. Encore peu significative à l’heure actuelle, celle-ci devrait atteindre « environ 5% en 2008 et encore 10% en 2009 », poursuit le dirigeant.

Premier à avoir évoqué publiquement la possibilité d’une mortalité élevée des agences immobilières françaises, Bernard Cadeau, président du réseau Orpi, a estimé à plusieurs reprises depuis le début de l’année que 10 à 15% du nombre de cartes professionnelles en circulation fin 2007 auraient disparu fin 2008. « On comptait plus de 30 000 agences immobilières fin 2007, près de deux fois plus qu’en 1998. L’ennui, c’est qu’il ne suffit pas de créer des points de vente pour créer le marché… L’activité en volume, elle, est loin d’avoir doublé au cours des dix dernières années », expliquait-il le mois dernier dans un entretien à Lavieimmo.com. « La situation a besoin d’être assainie », avait ajouté M. Cadeau.

Comme en écho à ces propos, la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim) aurait récemment décidé de proposer à ses entreprises adhérentes un « service ciblé d’assistance en droit social ». Comprendre une aide « dans leurs démarches lorsqu'elles réduisent leurs effectifs », comme l’explique Le Monde dans sa dernière édition. Selon le quotidien, l’initiative a été annoncée le 19 novembre « dans une "newsletter spéciale" à destination de l'ensemble du réseau Fnaim ». Une « hot line » doit être ouverte à partir du 24 novembre pour répondre aux interrogations que les patrons d’agence se posent concernant « la mise en oeuvre [de] décisions tendant à [se] séparer de [leurs] collaborateurs », précise Le Monde, citant la newsletter en question.

Elle n’est pourtant pas si loin l’époque où les professionnels de l’immobilier s’accordaient sur la bonne santé du secteur…

E.S.

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