La Fondation Abbé Pierre inquiète face aux risques croissants d’expulsions
Les 2/3 des impayés concernent des ménages modestes, ou très modestes, dont le revenu est inférieur au SMIC pour un célibataire et inférieur à 2 SMIC pour une famille avec enfants, signale l’association
Un renforcement de la répression... « Nous affirmons haut et fort que les effets [de la crise financière] sont déjà extrêmement perceptibles pour nombre de ménages », assure l’association qui constate dans ses structures d’accueil et d’hébergement un « fort accroissement » du nombre de nouveaux venus. L’aide au logement perçue par ces ménages en grande difficulté « s’avère insuffisante face à la dernière flambée des prix des loyers et des charges ». « Les dernières données sur le nombre des impayés de loyer confirment dramatiquement l’évolution dangereuse de la situation avant même l'aggravation liée à la crise », prévient la Fondation Abbé Pierre. Dès lors, le texte du projet de loi de mobilisation pour le logement et la lutte contre l'exclusion soumis la semaine dernière au Sénat ne correspond pas à l’ « intervention publique juste, forte et ambitieuse » attendue par l’association puisqu’il « renforce la répression », en raccourcissant de 3 à 1 an le délai maximum pour trouver une solution de relogement en cas de décision d’expulsion, plutôt que de prévoir « un dispositif de prévention des expulsions obligatoire et équilibré ».
A.R.
*source INSEE