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Immobilier

Le coût du logement empêche la mobilité professionnelle

La proximité du lieu de travail est le deuxième critère de mobilité professionnelle

La proximité du lieu de travail est le deuxième critère de mobilité professionnelle - Fotolia

Une étude du Crédoc révèle que 70 % des actifs seraient prêts « à refuser une amélioration de leur situation professionnelle » si elle entraînait des dépenses supplémentaires en matière de logement. D'autres aspects sont abordés qui expliquent la faible mobilité professionnelle en France.

Les Français sont casaniers et ce n’est pas cette nouvelle enquête du Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) , sur la relation entre la mobilité professionnelle et le coût de l’immobilier, qui viendra contredire cette tendance. En effet, sept personnes sur dix refuseraient une opportunité professionnelle si le prix du logement venait plomber leur budget. Frais d’agence et de mutation, nouveau logement trop cher, coût du déménagement… les freins à la mobilité professionnelle ne manquent pas ! En parallèle, 40 % des personnes interrogées estiment que leur logement est une lourde charge. Et la possibilité d’avoir un meilleur salaire ne motive pas le choix de déménager.

Les temps de transport en première ligne

D’autres facteurs empêchent cette mobilité. Selon un document de l’Insee repris par le Crédoc, 77 % des emplois salariés sont dans les pôles urbains. Or, avec les coûts liés au logement, le trajet entre le domicile et le lieu de travail augmente. Certaines personnes sont obligées de s’éloigner de la ville si elles veulent maintenir leur niveau de vie en raison de la flambée de l’immobilier aux abords celles-ci. D'ailleurs, « la proximité avec le lieu de travail est le deuxième critère lors du choix du futur logement pour 41 % des personnes interrogées » indique le Crédoc. Surtout chez les jeunes en voie d’insertion professionnelle. Les personnes à la recherche d'un emploi sont, elles aussi, peu enclines à la mobilité par peur des coûts engendrés par le logement : « sur les 4,6 millions de chômeurs inscrits à Pôle Emploi, 500 000 ont renoncé à un poste afin d’éviter un surcoût financier qu’un déménagement occasionnerait, soit 11 % », rapporte le Crédoc

Les catégories qui déménagent peu... ou pas

Quelques catégories de personnes sont très réticentes à bouger : les propriétaires (80 %), les salariés des grandes entreprises (78 %), les personnes en poste depuis plus de vingt ans (77 %) et les couples dont les conjoints travaillent tous les deux (76 %). L’un doit pouvoir suivre l’autre. Quant aux catégories les plus mobiles, on retrouve les personnes ayant un emploi précaire (60 %), les jeunes et les locataires (54 %). Ici, la possibilité d’un meilleur salaire prend le pas. Tout de même, la barre des 50 % des personnes ne souhaitant pas déménager est franchie, et ce, peu importe la situation personnelle ou professionnelle. Et « la majorité ne s'inverse jamais, quelles que soient les catégories sociales », estime le Crédoc.

Maxime Laurent