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Le drame d'une mère à l'origine de la loi sur les détecteurs de fumée

Le combat d'une mère pour qu'une loi sur les détecteurs de fumée voit le jour en France

Le combat d'une mère pour qu'une loi sur les détecteurs de fumée voit le jour en France - dr

A un peu plus d'une semaine de l'entrée en vigueur de la loi sur les détecteurs de fumée dans les logements, la presse rappelle la bataille d'une mère de famille à l'origine du texte.

Josiane Bosycot voulait que « que ça n'arrive pas à d'autres parents ». Un drame qu'elle et sa famille ont vécu, il y a bientôt treize ans. Dans la nuit du 20 avril 2002, sa fille Julia, âgée de 17 ans, dort chez des amis à Saint-Nom-la-Bretèche (Yvelines), rapporte l'AFP. Des bougies situées au rez-de-chaussée du bâtiment ont été oubliées dans la soirée. Le pavillon s'embrase rapidement et les occupants parviennent à quitter les lieux, sauf la jeune fille, qui se réveille bien, mais est la seule à ne pas s'échapper à temps.

Josiane en est certaine : « S'il y avait eu un détecteur de fumée, ma fille aurait eu les quelques minutes nécessaires pour quitter le pavillon », a-t-elle expliqué à la presse. Les années suivantes seront « très compliquées » pour elle comme ses proches, entre les médicaments, son mari qui perd pied et sa famille qui se déchire. Mais en se renseignant, elle découvre le retard de la France sur les autres pays quant à la réglementation des détecteurs de fumée. Par exemple comparé à la Grande-Bretagne, où les foyers en sont équipés depuis bientôt vingt ans.

5 ans pour s'équiper, mais pas de détecteur de monoxyde de carbone

C'est en 2006 qu'elle entre en contact avec les pompiers et les députés des Yvelines, où elle réside. Un élu sera particulièrement touché : Pierre Morange (UMP), qui « se joint « immédiatement » à son combat et commence à rédiger une proposition de loi, « la loi Josiane Bosycot », comme il se plaît à l'appeler », selon l'AFP. Et après quatre années de difficultés, quant au coût de la mesure notamment, la loi sur les risques incendie est finalement adoptée début 2010.

Non sans renonciations et aménagements : un délai de cinq ans avant leur généralisation est mis en place pour laisser aux ménages le temps de s'équiper – et dont l'échéance est fixée, rappelons-le, au 8 mars 2015. Entretemps, l'idée d'équiper les foyers d'un détecteur de monoxyde de carbone est abandonnée. Mais à la clé, pas de sanction pour ceux qui s'obstineraient à placer leur détecteur de fumée à cette date. Hormis peut-être, l'éventualité de faire partie des 80 % de personnes qui décèdent intoxiquées chaque année, sur 800 personnes qui périssent dans un incendie. Pour 70 % d'entre elles la nuit, lorsqu'elles dorment.

Si son combat semble aujourd'hui achevé, Josiane Bosycot a une une dernière recommandation : « Maintenant il faut bien communiquer ». Près d'un foyer sur deux risque en effet de faire la sourde oreille, alors que l'appareil, au coût de 10 à 15 euros, peut être installé soi-même et en cinq minutes.

Léo Monégier