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Le Logement attend son ministre

Cécile Duflot ne fera pas partie du gouvernement formé par Manuel Valls

Cécile Duflot ne fera pas partie du gouvernement formé par Manuel Valls - dr

Cécile Duflot a fait savoir qu’elle refusait de rester dans le futur gouvernement dirigé par Manuel Valls. La désormais ex-ministre du Logement laisse son siège vacant, et les conjectures vont bon train sur celui - ou celle - qui occupera le poste.

Selon elle, « Manuel Valls n’est pas la réponse adéquate aux réponses des Français ». Cécile Duflot a fait savoir qu’elle ne resterait pas au nouveau gouvernement dirigé par l’ex-ministre de l’Intérieur. Une ligne de conduite partagée par son désormais ex-collègue au Développement, l'EELV Pascal Canfin. Pourtant, comme relève Reuters, le Vert a révélé sur France Inter ce matin que l'ancienne ministre du Logement était promise à un haut degré de responsabilité : « On lui a proposé la place de numéro deux du gouvernement mais sans changer la ligne politique ». Outre la divergence idéologique, l’autre raison de son refus aurait été l’absence de « possibilité d'agir vraiment comme nous l'entendrions sur la ligne politique », a raconté le ministre sortant.

Des noms, mais peu de certitudes

Alors, qui reprendra le flambeau ? Durant les présidentielles, la rumeur donnait volontiers le maroquin à Thierry Repentin, connaisseur du milieu dirigeant à l’époque le mouvement HLM de l’Union sociale de l’habitat (USH). Ce proche de François Hollande avait été nommé, au grand étonnement de certains, ministre délégué à la formation professionnelle, puis il y a un an aux Affaires européennes. Le nom de l’ancienne ministre du Logement sous Lionel Jospin, Marie-Noëlle Lienemann, aujourd’hui sénatrice PS de Paris, apparaissait lui aussi.

Mais d'aucuns soutiennent également la thèse du super-ministère - comprenant le Logement -formé par Ségolène Royal, qui ferait son grand retour dans un gouvernement. Seul hic : son impopularité auprès des Français : selon un sondage Le Point, LCP/Public Sénat auprès de 1533 personnes, son entrée au gouvernement serait jugée comme une mauvaise chose par 51 % des personnes interrogées, recueillant seulement 37 % d'opinions favorables... Autant de conjectures qui seront confirmées ou non dans les prochaines heures.

De la loi de mobilisation du foncier public à Alur

En deux ans à peine, Cécile Duflot aura eu le temps de laisser son empreinte, de la mise en place de sa loi de mobilisation du foncier public courant 2012, à la gigantesque la loi sur l'accès au logement et un urbanisme rénové (Alur), tout juste achevée. La réforme d’envergure, qui prévoit notamment l'encadrement des loyers en zone tendue, la mise en place d'une garantie des risques locatifs ou encore le partage des honoraires d'agence, attend encore des décrets d’application. Une tâche qui sera désormais dévolue à son ou sa successeur(e).

Charge au futur occupant de réaliser le principal pari de l'ancienne ministre : relancer une construction de logement en berne, encore loin de l'objectif de 500 000 logements par an voulu par François Hollande.

Léo Monégier et Emmanuel Salbayre