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Le marché immobilier se retourne... mais gare aux comparaisons hâtives

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La Fédération des promoteurs constructeurs (FPC) reconnaît que le marché immobilier français connaît un « retournement conjoncturel » mais met en garde contre « les risques d’assimilation abusive avec d’autres situations ». Assimilation géographique tout d’abord.

« Non, la situation de l’immobilier neuf en France n’est pas comparable avec celle des Etats-Unis, du Royaume-Uni ou de l’Espagne », indique tout d’abord la FPC. En France, les prêts immobiliers sont majoritairement à taux fixe (pour 85% d’entre eux), et les prêts à taux variables qui sont accordés sont plafonnés - ou « capés ». Autre différence de taille avec les Etats-Unis, notamment : le montant et les modalités des prêts accordés par les banques françaises sont fonction non pas de la valeur du bien acquis mais des revenus de l’emprunteur. Enfin, contrairement à ce qu’on a pu observer en Espagne, le marché immobilier français n’est pas un marché spéculatif et les logements sont acquis non pas pour être revendus rapidement et plus cher, mais pour répondre aux besoins de la population.

La FPC attire également l’attention sur les risques de comparaison dans le temps. Ainsi, « la situation actuelle n’est pas comparable avec la crise [qui a secoué l’immobilier parisien dans les] années 1990/1995 », du fait, notamment, de la faiblesse des stocks actuels de logements neufs ou de l’absence de caractère spéculatif dans les transactions. Au 31 mars, l’offre de logements à la vente en France correspondait à 12 mois de vente, contre 18 mois en 1992.

Le retournement est important, mais…

La FPC rappelle qu’elle a annoncé, dès l’année dernière, la baisse des ventes de logements. La semaine dernière, à l’occasion du congrès national des promoteurs constructeurs, à Saint-Malo, Jean-François Gabilla, président de la fédération, a revu son estimation, indiquant tabler sur une baisse de 15 à 20% des ventes de logements neufs en 2008, contre un repli de 10 à 14% précédemment. Pourtant, « l’offre de 105 600 logements à la vente, tant stigmatisée, comprend moins de 3 000 logements neufs achevés mais plus de 57 000 logements encore en projet », note la FPC, et ces logements en projet sont « une véritable variable d’ajustement en cas de difficulté ».

Trois mesures préconisées par la FPC permettraient au marché de se redresser. La Fédération recommande au gouvernement d’étendre le Pass Foncier à l’habitat collectif, de mettre en place une TVA réduite à 5.5% dans les zones tendues du marché du logement, et de permettre l’intervention des investisseurs privés dans le logement locatif social.

V.J.

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