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Le siège de Paris Habitat épinglé par la Cour des Comptes

La rue Claude Bernard, dans le 5ème arrondissement de Paris

La rue Claude Bernard, dans le 5ème arrondissement de Paris - Google map

La Cour des Comptes, dans son rapport annuel paru jeudi, critique vivement l'opération de déménagement de locaux de Paris Habitat. Dénonçant une « accumulation de dérives », les sages appellent les responsables financiers à mieux prendre en compte la globalité des coûts.

Fondé en 1914, Paris Habitat est le plus important office public de l’habitat (OPH) de France. Il gère plus de 117 000 logements situés, pour l’essentiel, dans Paris. Cet office disposait d’un siège social situé rue Cardinal Lemoine à Paris dans le 5ème arrondissement qui ne pouvait accueillir l’ensemble de ses services. Pour les réunir tous en un site unique, le conseil d’administration a, en décembre 2003, approuvé un projet consistant à vendre le siège social et à mettre fin aux locations pour acquérir, en copropriété, un immeuble situé 21, rue Claude Bernard, également dans le 5ème arrondissement.
Or ce nouveau siège n’a pu accueillir la totalité des services. La Cour des Comptes dénonce aussi le coût global de l’opération. « Le coût du projet a augmenté de moitié entre l’hypothèse de départ, présentée le 25 mars 2004 au conseil d’administration (90 M€), et l’estimation qui lui a été fournie le 6 mai 2008 (139,4 M€). Dans le même temps, la durée de réalisation est passée de deux ans – installation initialement prévue fin 2005- à quatre ans et demi –l’installation effective a eu lieu en juin 2008 », précise le rapport.

Une mauvaise gestion

La Cour des Comptes dénonce une « dérive des coûts et des délais » résultant « des modifications apportées au projet initial mais aussi d’un pilotage défaillant ». Lors de la phase de préparation, les délais laissés aux entreprises pour répondre aux marchés initiaux sont évalués comme ayant été trop courts, vu la complexité du dossier. Le rapport accuse : « L’office, dont c’est pourtant le métier de construire ou de rénover, n’aurait pas dû ignorer les sujétions inhérentes à une implantation au cœur d’un îlot urbain, ni les contraintes tenant à une copropriété. Durant l’exécution des travaux, de nombreuses modifications (…) ont causé des retards et des hausses de coûts en cascade ».

La Cour des Comptes recommande donc de « suivre désormais, au mieux et dans la durée, les dépenses » et de fonder les choix budgétaires « sur un calcul économique rigoureux, contrairement à ce qui a été constaté tout au long du processus d’implantation du nouveau siège ».

Adèle Raiton