Les architectes ne veulent pas "réinventer Paris" pour rien

L'opération "Réinventer Paris", si chère à Anne Hidalgo, suscite la colère de l'Unsfa, le syndicat des architectes. L'organisation demande un moratoire sur l'appel à projets innovants lancé il y a deux ans par la maire de Paris, ainsi qu'une "transparence totale" sur son coût et les pertes qu'il a entraînées pour certaines équipes.

Le mois dernier, le Conseil national de l'ordre des architectes (Cnoa) s'était déjà insurgé contre les modalités de ce concours, accusant la Ville de "cynisme" alors que "la plupart des équipes ont travaillé sans être rémunérées".

Vingt-deux projets d'architecture ont été retenus début février par la mairie de Paris, dont l'incroyable forêt de mille arbres qui surplombera le périphérique en 2022, pour "réinventer" des sites de la capitale.

"Réinventer la Seine" en ligne de mire

Ces projets ont été conçus par des équipes associant architectes, promoteurs immobiliers privés, mais aussi associations ou riverains, avec comme défis l'innovation, le "faire mieux et autrement" et la transition écologique.

Mais pour le président de l'Unsfa, Régis Chaumont, "la ville ne peut se créer à bon compte, et encore moins sur le dos et avec le porte-monnaie des architectes, 'taillables et corvéables à merci'".

L'Unsfa "n'acceptera pas que 'Réinventer Paris' soit prétexte à détourner le code des marchés publics, soit le fossoyeur de notre profession", affirme-t-elle.

Une nouvelle opération de ce type, "Réinventer la Seine", est déjà programmée, associant Paris, Rouen et Le Havre, pour réaménager les berges du fleuve.

Avec AFP