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Les élus de banlieue sonnent l’alarme

Banlieue: Une necessaire rénovation urbaine

Banlieue: Une necessaire rénovation urbaine - dr

Les élus des villes de banlieues dites « difficiles » en ont marre et le font savoir. Dans La Tribune datée d’aujourd’hui, ils lancent un « appel à la République » pour que leurs villes, tant décriées, retrouvent ambition et dynamisme mais surtout pour qu’elles ne soient pas en proie à un second cycle d’émeutes.

François Pupponi, député maire PS de Sarcelles, sonne l’alarme : « Réveillez vous, nous allons à la catastrophe ! » confie-t-il au quotidien. Confrontés à la réalité du terrain tous les jours, les élus voient mieux que quiconque ce qu’il se passe dans ces zones souvent délaissées par les pouvoirs publics et désertées par les entreprises. Les maires de banlieues sont exaspérés par la manière dont leurs villes sont considérées. « Au mieux on ne connaît pas la banlieue, au pire, on ne l’aime pas » poursuit François Pupponi.

Rassemblement de droite et de gauche

Sur cette constatation, point de disputes entre élus de bords différents. Réunis au sein de l’association « Ville et Banlieue », ils alertent les pouvoirs publics sur un double phénomène pourtant maintes fois évoqué et visiblement toujours pas réglé : la ghettoïsation et le développement de l’économie souterraine. Dévoilé par La Tribune, cet appel sera adopté au cours de l’assemblée générale de l’association, ce jeudi.

Une paupérisation toujours plus grande

Car la vérité, c’est que les banlieues regroupent en leur sein, les populations les plus pauvres, abandonnées dans leurs ensembles et parquées à l’extérieur des villes. La crise les a aussi durement frappés, car ceux qui cumulaient plusieurs emplois pour survivre se retrouvent parfois sans rien et « les impayés de loyers explosent » renchérit Claude Dilain, maire de Clichy-sous-bois et président de l’association. Les maires demandent ainsi « un ciblage plus précis de la DSU, Dotation de solidarité urbaine sur les 150 communes les plus pauvres ».

Quels financements ?

Et le quotidien de préciser que « le gouvernement a inscrit dans le projet de loi de finances pour 2011 des dispositions en faveur d’une solidarité accrue (...) qui, selon les maires, vont dans le bon sens ». Pourtant, un des articles, « qui limite les cofinancements entre collectivités locales, et oblige les communes à financer au moins 30 % de leurs investissements » rend inquiet les élus. Celui ci pourrait faire l’objet d’arbitrage en commission mixte paritaire. Les maires, en tout cas, comptent se battre « pour qu’il disparaisse » confirme François Pupponi.

Nastasia Desanti