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Les élus demandent à être rassurés sur la vente des logements Icade

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Six mois après leur mise en vente, les 32 000 logements franciliens du pôle immobilier de la foncière Icade continuent d’inquiéter les élus locaux.

Reçus lundi par Eric Woerth, les maires d’Île-de-France doivent rencontrer Christine Boutin en fin d’après-midi.

Au programme de cette deuxième réunion de la semaine, l’épineuse question du prix de la cession. « Il nous importe que ce prix reste limité, explique Marie-Hélène Amiable, députée maire PCF de Bagneux (Hauts-de-Seine). Obtenue par l’Association des maires d’Île-de-France (AMIF), l’entrevue de cet après-midi marque l’aboutissement de plusieurs semaines de doutes sur la vente, annoncée au mois de décembre 2008. « Nous craignons que la recherche d’une opération rentable n’incite Icade, groupe coté en Bourse, à sacrifier la dimension sociale de ses logements », poursuit l’élue communiste. A fin juin 2008, la valeur d’expertise des logements atteignait 2,9 milliards d’euros, soit une plus-value sur cession de plus de 1 milliard pour cette filiale de la Caisse des dépôts. Et si le retournement du marché risque bien d’obliger le groupe à consentir une décote, « il y a de fortes chances que le prix soit de toute façon trop élevé pour les bailleurs sociaux, et compromette ainsi le maintien des locataires actuels. A l’heure où l'Île-de-France manque cruellement de logements sociaux, une telle perspective est inadmissible, s’indigne Mme Amiable il serait scandaleux que l’Etat n’intervienne pas ».

L’Amif devrait également alerter la ministre du Logement sur la nécessaire réhabilitation, voire la mise aux normes, des logements Icade, construits pour la plupart dans les années 1960, ainsi que sur les conditions de la rétrocession aux collectivités locales des voiries et réseaux.

Le gouvernement n’est pas à l’écoute Une autre question, d’ordre financier, a été soumise lundi à Eric Woerth. Sous l’impulsion de Marie-Hélène Amiable et de François Pupponi, député-maire socialiste de Sarcelles (Val d’Oise), 36 élus de la région, toutes étiquettes confondues, ont alerté le ministre du Budget sur les conséquences fiscales de la cession, les logements risquant de se retrouver exonérés de taxe foncière du fait de la perte de leur statut intermédiaire. « Nous demandons une compensation intégrale pour cette perte », explique Mme Amiable. « Le sentiment général après l’entrevue a été que le ministre, et le gouvernement derrière lui, ne sont pas vraiment à l’écoute sur ce dossier ». Eric Woerth a évoqué la mise en place d’un dispositif de compensation, dans le cadre de l’enveloppe annuelle de l’Etat aux collectivités locales. « Rien n’est arrêté sur le type de compensation, ni sur sa mise en œuvre », reprend la maire de Bagneux, qui ne cache pas sa déception. « Si ça n’avance pas, nous demanderons une entrevue au Premier ministre », ajoute Mme Amiable, bien décidée à ne pas abandonner la lutte.

Les logements Icade sont majoritairement situés dans la première couronne de l'agglomération parisienne.

E.S.

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