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Immobilier

Les inégalités d'accès à la propriété explosent

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Les inégalités d’accès à la propriété se sont accrues de manière très nette depuis le début des années 1980, au profit des ménages les plus aisés. Le Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc) a récemment participé au colloque « Classes moyennes et politiques publiques », organisé par le Centre d’analyse stratégique (CAS).

A cette occasion, dans une étude sur les conditions de vie en France intitulée « Hauts revenus, bas revenus et ‘classes moyennes’ », le Crédoc s’est notamment penché sur l’évolution de la proportion de ménages propriétaires de leur logement, dans chacune de ces trois catégories. Les situations étaient comparables en 1980 (51% des ménages à hauts revenus étaient propriétaires de leur logement, 47% environ des bas revenus et 45% des classes moyennes) et le sont globalement restées jusqu’à la fin de la décennie. Depuis 1990 cependant, la situation s’est dégradée pour les bas revenus et les classes moyennes, qui ont de plus en plus de difficultés à accéder à la propriété. La part des hauts revenus, au contraire, a augmenté de manière assez régulière et s’est stabilisée à de hauts niveaux. Ainsi, en 1992, 65% des hauts revenus étaient propriétaires de leur logement, contre 54% des classes moyennes et 45% des bas revenus ; quinze ans plus tard, 70% des plus riches possèdent leur logement, contre 46% seulement pour les classes moyennes et 33% pour les bas revenus. L’étude du Crédoc aborde également l’évolution des dépenses de logement, qui pèsent de plus en plus lourd sur les bas revenus et les classes moyennes. En 1980, 29% des hauts revenus déclaraient que leurs dépenses de logements constituaient une « lourde charge » ou une « très lourde charge », contre 37% des bas revenus et 38% des classes moyennes. En 1992, la situation n’avait guère évolué pour les hauts revenus, avec une proportion de 27%, mais s’était dégradée pour les classes moyennes (44%) et les bas revenus (48%). En 2007, 26% des ménages les plus riches se plaignent du poids de leurs dépenses de logement, contre 48% chez les classes moyennes et 55% chez les bas revenus. Ces deux points illustrent la dégradation de la situation des classes moyennes, qui « ressemble davantage à celle des bas revenus qu’à celle des hauts revenus », selon le Crédoc. A noter que les hauts revenus sont définis dans cette étude comme les 20% de la population percevant les plus hauts revenus. Les bas revenus sont à l’inverse les 20% de la population percevant les plus bas revenus. Les classes moyennes représentent les 60% de la population se situant entre les deux autres groupes.

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