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Les professionnels du bâtiment attendent beaucoup des mesures de relance

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« Dans un tel contexte, l’environnement institutionnel et juridique conditionnera pour une large part la durée et la profondeur de la crise qui s’amorce », tel est le sentiment Didier Ridoret, président de la Fédération Française du bâtiment (FFB).

Les représentants des professionnels du secteur réunis mardi en conférence de presse à l’occasion de la présentation des perspectives d’activités pour 2009 ont manifesté leur attachement à ce que l’Etat mette en œuvre les diverses mesures de soutien à l’activité du bâtiment annoncées récemment.

La FFB espère en premier lieu que Nicolas Sarkozy valide la proposition de Christine Boutin, ministre du Logement et de la Ville, de réduire la TVA à 5.5% pour l’achat des logements neufs ( ). D’autres initiatives gouvernementales sont également attendues : l’éco-PTZ, un prêt « vert » sans intérêt destiné à la rénovation énergétique des logements, qui pourrait avoir un effet incitatif sur l’entretien et la rénovation. Les entrepreneurs du bâtiment s’impatientent enfin que les mesures prises par Nicolas Sarkozy il y a un mois en matière d’accès au crédit pour les entreprises soient concrétisées.

Le raccourcissement des délais de paiement entraînera des dépôts de bilan A l’inverse, la loi de modernisation de l’économie (LME) imposera une réduction des délais de paiements dès 2009, une disposition qui, dans le secteur du bâtiment, « constitue davantage une menace qu’une opportunité ». Les entreprises seront en effet contraintes à régler leurs fournisseurs dans un délai raccourci, tandis que leurs clients risquent de ne pas payer les travaux plus rapidement. Pourrait en résulter de graves difficultés de trésoreries pour certaines sociétés : une étude menée par la banque professionnelle BTP Banque a d’ailleurs fait ressortir que 8% des entreprises du bâtiment « pourraient déposer le bilan à très brève échéances ».

« Certes, le niveau actuel moyen des carnets de commandes (6.9 mois dans le gros-œuvre et 5.6 mois dans le second œuvre) et l’acquis de croissance, tous deux fruits du passé, font que notre secteur se révèle, pour l’immédiat, moins affecté que bien d’autres », explique Didier Ridoret. L’organisation patronale attend un recul de l’activité de l’ordre de 6% en volume en 2009 par rapport à 2008, stable dans l’entretien-amélioration mais en baisse de 12.3% dans la construction neuve, en raison d’une baisse des mises en chantier de 14.4% en 2008, puis de 13.7% en 2009.

« Si ces chiffres étaient confirmés, l’emploi permanent dans le secteur du bâtiment pourrait reculer de 25 000 à 30 000 équivalents temps plein en solde net, c’est-à-dire y compris l’intérim », précise Didier Ridoret.

A.R.

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