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Les professionnels vent debout contre la réforme des APL

Les APL sont dans le collimateur de Bercy

Les APL sont dans le collimateur de Bercy - dr

Le durcissement des conditions d'octroi de l'aide au logement, annoncé par le gouvernement, inquiète les professionnels de l'immobilier.

Le ministre des Finances, Michel Sapin, a déclaré lundi 11 mai à la presse prévoir des économies « conséquentes » dans le logement, confirmant au passage l'intérêt de Bercy pour le manque à gagner des aides personnalisées au logement (APL). Une annonce qui n'a pas manqué de faire réagir parmi les professionnels.

Ainsi, chez Guy Hoquet, on déplore « un nouveau signal négatif aux investisseurs, déjà malmenés par les annonces de l’encadrement des loyers, et aux primo-accédants ». Pour Fabrice Abraham, président du réseau, « les projets immobiliers, s’ils repartent à la hausse en début d’année, restent fragiles et liés aux aides de l’Etat. En effet, 61% des primo-accédants y ont eu recours en 2014 dont 41% de prêt à taux zéro, et près d’un locataire sur deux déclare ne pas avoir de revenus suffisants pour obtenir un emprunt », précise le responsable.

Les axes de réforme évoqués - la suppression de l'aide au-delà d'une certaine surface du logement, ou lorsque le bénéficiaire est par ailleurs propriétaire d'un autre bien immobilier - déclenchent l'ire de François Gagnon, président d'Era France et Europe : « Au nom de quel principe un allocataire serait-il pénalisé sur un patrimoine, le plus souvent hérité ? A cet égard, pourquoi ne pas aussi sanctionner les ménages qui détiendraient deux véhicules ou encore qui auraient constitué une épargne de précaution ? », tonne le dirigeant dans un communiqué.

Promouvoir des mesures d'incitation

Pour Bernard Cadeau, à la tête du réseau Orpi, l'incitatif serait une meilleure solution : « Au moment où le marché immobilier commence, à peine, à frémir, mieux vaut, pour l’heure, promouvoir les mesures d’incitation et même en prendre de nouvelles afin de créer le cercle vertueux de la reprise (…). L’immobilier et l’activité du bâtiment constituent l’un des principaux gisements d’emplois et leviers de croissance, en France », explique-t-il sur le blog du groupe.

Un son de cloche légèrement différent vient du courtier en crédits immobiliers Cafpi, qui ne se dit pas défavorable à un « recentrage de l'APL sur les ménages à plus faibles revenus », piste envisagée par Bercy. Une mesure qui doit nécessairement être conjuguée au rétablissement du PTZ dans l'ancien, nuance Philippe Taboret, patron du réseau...

André Figeard