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Les propositions de Sarkozy ne sont pas sans risque, selon Bernard Cadeau

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Bernard Cadeau, président du réseau d’agences immobilières Orpi met à son tour en garde contre les effets potentiellement néfastes des mesures annoncées hier par Nicolas Sarkozy sur le pouvoir d’achat des Français. Le Président de la République, qui s’exprimait hier soir à l’antenne de TF1 et France 2, a notamment proposé de modifier le mode de révision des loyers des logements, et de réduire le montant du dépôt de garantie payé par les locataires.

« Toute mesure en faveur du pouvoir d’achat est légitime, le poste logement étant le plus important dans le budget des ménages français », reconnaît Bernard Cadeau. Attention cependant, « le niveau élevé des prix immobiliers et plus particulièrement des loyers de marché est directement causé par la pénurie de l’offre de biens aussi bien à la vente qu’à la location ». Les mesures, « favorables aux locataires, du moins à première vue », ne risquent-elles pas d’« accroître encore la pénurie locative » ? Concernant le dépôt de garantie, que Nicolas Sarkozy souhaite voir réduit à un mois de loyer contre deux actuellement, Bernard Cadeau juge la mesure « intéressante pour le locataire » mais craint « à plus long terme » qu’elle ne « crispe davantage le marché locatif qui est déjà très tendu ». « Le marché de la location est régi par l’offre et la demande », rappelle Bernard Cadeau. « En bridant l’offre, le gouvernement prend le risque d’assécher le nombre de biens en location et donc, par contagion, de faire encore augmenter les loyers de marché. Avec un tel résultat, les français auront donc de plus en plus de difficultés à trouver des locations ». La question de la révision des loyers semble moins problématique, « Il y a une cohérence à indexer les loyers sur un indice de prix à la consommation » estime Bernard Cadeau. Nicolas Sarkozy s’est prononcé en faveur d’une indexation non plus sur l’indice de référence des loyers (IRL) mais sur l’indice des prix à la consommation (IPC). L’IRL est composé à 60% de l’IPC, à 20% de l’indice du coût de la construction (ICC) et à 20% de l’indice des prix d’entretien et d’amélioration de l’habitat (IPEA). Jusqu’au 1er janvier 2006, l’évolution des loyers était indexée sur le seul ICC. La progression de l’IRL est moins élevée que celle de l’indice du coût de la construction. « Il convient d’analyser et de réfléchir sur les effets à moyen terme de chacune de ces mesures sur la location immobilière », conclut Bernard Cadeau. « En effet, ce secteur suit une logique beaucoup plus complexe qu’elle le paraît ».

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