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Les sans-papiers exclus des centres d’hébergement ?

100 000 personnes seraient sans-abri en France

100 000 personnes seraient sans-abri en France - dr

L’accueil en centre d’hébergement ne serait pas le même pour tous. Il y aurait un tri, effectué de manière tacite, en fonction des personnes se présentant dans les centres. La priorité serait donnée aux Français et aux étrangers ayant des papiers. C’est la bombe que lâche Libération aujourd’hui, en publiant des e-mails et des directives données par certaines préfectures.

Les préfectures de plusieurs départements se seraient arrangées avec la loi pour organiser les centres dont elles ont la gestion, débordées par le nombre de demandes. Libération donne ainsi l’exemple d’un mail rédigé par un responsable de la direction départementale de la cohésion sociale (DDCS) du Calvados. « Actuellement, de trop nombreuses personnes restent quotidiennement sans solution de mise à l'abri, certaines places d'hébergement d'urgence étant embolisées par des personnes déboutées [du droit d'asile, ndlr] ».

Les sans-papiers comme « variable d’ajustement » ?

La fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS) a réagi en publiant un communiqué dans lequel elle rappelle que « le code de l'action sociale et des familles impose d'accueillir toutes les personnes sans abri ou en détresse, sans poser de condition de régularité de séjour (l'article L 111-2) ». Nicole Maestracci, présidente de la FNARS précise au quotidien qu’« il manque des places pour accueillir tout le monde dans les centres » et que « les étrangers sans papiers deviennent une variable d'ajustement ». Les associations sont donc mises dans une situation extrêmement tendue dans la mesure où « elles se sentent empêchées d'assumer pleinement leur mission au service de toute personne en difficulté » ajoute Nicole Maestracci.

Souhaitant mettre fin à la polémique et reprenant les mots prononcés par Nicolas Sarkozy en 2007, le secrétaire d’Etat au Logement Benoist Apparu a déclaré sur RTL : « Quand il y a un risque de passer la nuit dehors lors d'une période de grand froid, on ne se pose pas la question de savoir si la personne est française ou non, si elle a des papiers ou non », et a exhorté les préfectures à pratiquer un « accueil inconditionnel ».

Assez de places ?

Le 22 novembre à la plate-forme de régulation du 115, il indiquait que « l'objectif [était] d'adapter le dispositif tout au long de l'hiver avec un principe : zéro demande non pourvue ». Mais alors que ce dernier martèle qu’il y a assez de places pour accueillir les demandeurs d’abris en hiver (113 000 places selon les chiffres officiels pour environ 100 000 sans abris), il semblerait que la mise en œuvre de tels critères indique malgré tout le contraire.

Nastasia Desanti