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Logements Icade : Les élus insatisfaits malgré "des avancées"

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Logements Icade, suite.

Reçus successivement cette semaine par Eric Woerth, ministre du Budget, et Christine Boutin, ministre du Logement, les élus concernés par la vente des 32 000 logements de la foncière Icade multiplient les prises de rendez-vous. Le montant et les répercussions - sociales et financières - de l’opération continuent d’inquiéter.

Six mois après la mise en vente du pôle logement d’Icade, filiale foncière de la Caisse des dépôts et consignations, l’Association des maires d’Île-de-France (AMIF) a rencontré Christine Boutin hier, mercredi 10 juin. Au programme, les diverses préoccupations suscitées par l’opération, les élus craignant notamment que « le prix de vente excessif » des logements, évalués à 2,9 milliards d’euros, ne compromette leur vocation sociale. Réponse en demi-teinte de la ministre du Logement, qui a expliqué à la vingtaine de maires présents que « l’Etat ne pouvait en aucune façon intervenir dans la négociation, Icade étant une société cotée en bourse », résume aujourd’hui l’AMIF. « Il devra y avoir une négociation soit ville par ville, soit globale et le problème de subvention sera ensuite examiné, après la vente ». L’Etat interviendrait donc dans un second temps, une fois les transactions signées, en obtenant des prêts bonifiés pour les communes concernées.

La promesse est bien accueillie par les maires, qui y voient « une deuxième avancée », après la promesse faite en début de semaine par Eric Woerth de réfléchir à la mise en place d’un système de compensation de la taxe foncière sur le bâti, dont les logements se retrouveront automatiquement exonérés après la cession.

« Le gouvernement doit prendre ses responsabilités » Deux avancées, mais pas encore de solution. Prenant en compte les engagements ministériels, Claude Pernès, le président de l’AMIF, propose maintenant, « sous l’égide de l’AMIF, une rencontre entre l’ensemble des maires concernés et [Serge Grzybowski], le président d’Icade pour avancer sur l’idée d’une négociation globale ».

Une perspective qui ne satisfait pas pleinement l’Association nationale des élus communistes et républicains (Anecr). Considérant que « l’évaluation du patrimoine [d’Icade, filiale de la CDC, « banque d’Etat »] doit être mené par la puissance publique » et pas par la société elle-même, l’Anecr en appelle, elle, à François Fillon, Premier ministre. « Alors que la récente loi de mobilisation pour le logement prévoit le rachat de 30 000 logements à des promoteurs privés pour augmenter le nombre insuffisant de logements sociaux, il serait contradictoire et intolérable que l'Etat laisse s’organiser une opération spéculative sur la vente des 32 000 logements locatifs sociaux de fait constitués par le patrimoine d’Icade », s’indigne l’Anecr. « Le gouvernement doit prendre toutes ses responsabilités », dans « l’intérêt des communes, des offices HLM et des locataires », ajoute-t-elle.

E.S.

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