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Mal logement : Les associations en appellent au Président

Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation Abbé Pierre

Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation Abbé Pierre - dr

Les associations de lutte contre le mal logement - Fondation Abbé Pierre en tête - se sont réunies ce matin devant l'immeuble occupé par le collectif Jeudi Noir. Elles souhaitaient ainsi manifester leur soutien aux squatteurs, mais également interpeller plus largement le Président de la République sur le problème du logement précaire, toujours non résolu.

Le collectif des 31 associations, qui avait réalisé un coup d’éclat en déployant des tentes sur le Pont des Arts, début novembre 2010, a réaffirmé ce matin sa détermination à bousculer l’Exécutif sur le sujet du mal-logement. « Le compte n’y est pas », déclare Christophe Robert, délégué général adjoint de la Fondation Abbé Pierre. « Nous voulons tirer la sonnette d’alarme, en ce qui concerne le mal-logement des jeunes, des retraités, des précaires, des femmes seules », poursuit-il. Et quoi de mieux pour réaffirmer cette lutte, que d’interpeller les institutions devant le bâtiment de locaux vides d’Axa, occupé par Jeudi Noir, rue de Matignon. Les jeunes militants, qui ont récemment rejoint le collectif seront d’ailleurs convoqués demain au tribunal de grande instance de Paris, pour occupation de locaux sans droit ni titre.

Logement social : Peut mieux faire...

Face aux déclarations du secrétaire d’Etat au Logement, Benoist Apparu, qui se félicitait mercredi dernier du niveau record de production de logements depuis trente ans, le collectif répond que les résultats sont encourageants, mais qu’ils ne vont pas assez loin. Christophe Robert dénonce ainsi « l’abandon du plan de cohésion sociale qui a permis d’amener ces résultats », mais également « la politique qui vise à supprimer un certain nombre d’aides, comme la rétroactivité des allocations logement (APL) ». Pour le collectif, la production de 131 000 logements sociaux n’est pas suffisante face au 3 millions de personnes mal logées, recensées en France par l’Insee mi-janvier.

Lettre ouverte

Le collectif des 31 associations souhaite ainsi envoyer une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy pour faire le point sur la politique du logement et dénoncer un certain nombre d’injustices à ses yeux. « Les personnes en situation instable sont de plus en plus visés par la politique du gouvernement. Un texte vient de passer en deuxième lecture au parlement, qui autorise l’expulsion et la destruction de logements précaires. On ne peut pas résoudre la crise du logement à coup d’expulsions », martèle Christophe Robert. Maxime, un des squatteurs de Jeudi Noir, tient à assurer que « si pour Benoist Apparu, le mal logement ce sont des chiffres, les associations sont là pour rappeler la réalité ; que le mal logement, ce sont des personnes dans une situation terrible, en chair et en os ».

Avant l'échéance de 2012, les associations espèrent toujours faire entendre leur voix, pour que, comme l'avait souhaité Nicolas Sarkozy en 2006, « plus personne ne soit obligé de dormir dans la rue ».

Nastasia Desanti