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Mal-logement : un an après, les associations font le bilan des actions politiques

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« Chantier national prioritaire » pour les sans abris et mal-logés : un an après, seules huit des cent mesures proposées sont appliquées, et les associations crient au désengagement.

Il y a un an, en janvier 2008, le Premier ministre s’était avancé à prendre des mesures immédiates pour les personnes sans abri et mal logées, dans le cadre d'un « Chantier national prioritaire ». Parallèlement, Le collectif des associations unies pour une nouvelle politique publique du logement des personnes sans abri et mal logées a proposé au gouvernement 100 mesures qu’il jugeait prioritaires et urgentes en matière de gouvernance, de prévention, d’hébergement et de logement. Pour pouvoir suivre la mise en œuvre de ces mesures, elles ont ensuite élaboré un baromètre trimestriel. A l’heure du troisième bilan, un an après ces promesses, peu après la loi de mobilisation pour le logement et à quelques jours de la fin de la trêve hivernale, le collectif reprend la parole.

Les promesses en matière d’hébergement « restent lettre morte » C’est dans le domaine de l’hébergement que l’application des mesure se fait le plus attendre. Sur 16 propositions, pas une n’est aujourd’hui appliquée. « Nombre de personnes continuent de retourner à la rue, faute d’une prise en charge adaptée dans la durée », alertent les associations. Mais avant tout, « c'est l'accueil inconditionnel qui est constamment remis en cause, avec la discrimination exercée à l'encontre des personnes en situation irrégulière à l'entrée des centres d'hébergement et de plus en plus fréquemment les interpellations policières aux alentours ou à l'intérieur de ces centres ».

Logement, gouvernance et prévention : un désengagement politique Le collectif, dans lequel figure Emmaüs, la Fondation Abbé Pierre, le Secours Catholique ou encore la Fédération Nationale des associations d’Accueil et de Réinsertion Sociale (FNARS) dresse également un bilan de la politique du logement. Une politique « aveugle aux besoins sociaux ». Sur 35 mesures dans ce domaine, 3 seulement sont déjà entrées en application, et les associations dénoncent une coupe budgétaire. Certes, le plan de relance prévoit la construction de 10 000 logements supplémentaires, mais selon les signataires, il s’agira pour beaucoup de logements « intermédiaires », et pour moins de 50% de véritables logements sociaux. Quant à la gouvernance et à la prévention, les deux derniers axes d’étude de ce baromètre, le désengagement est le même. « Précarisation des statuts d’occupation » et « répression » face au risque d’explosion des expulsions.

A.R.

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