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Immobilier

"Mandataire immobilier, un métier qui existe depuis 50 ans…"

Jean Lavaupot, président du Syremi

Jean Lavaupot, président du Syremi - dr

Une tribune de Jean Lavaupot, président du Syndicat des mandataires immobiliers (Syremi), autour de cette profession remise en cause par certains aujourd'hui. Un métier qui, selon lui, ne date pas d'hier...

Si des réseaux organisés de mandataires immobiliers se sont créés il y a une dizaine d’années, le métier d’agent commercial ou de mandataire n’est pas nouveau… Cela fait près de cinq décennies qu’il existe.

Les agents immobiliers et les réseaux de franchise (ayant des boutiques) le savent bien, puisque près de 70% d’entre eux travaillent avec des mandataires. Qui sont ces derniers ? Un mandataire immobilier est un négociateur au statut social d’agent commercial (non salarié). Il est « mandaté » par un agent immobilier titulaire de la carte professionnelle, obligatoire pour réaliser des transactions. Le mandataire peut donc réaliser, sous contrôle de l’agent immobilier qui l’a mandaté, une recherche de clients (acheteurs et vendeurs), une expertise du prix des biens et toutes les opérations liées aux transactions : information des clients sur les droits et les devoirs de chacun (diagnostics techniques à réaliser par le vendeur, par exemple), marketing destiné à vendre rapidement le bien (publicité sur Internet, etc.). En revanche, pas question, pour lui, de faire signer un compromis de vente. Le mandataire doit obligatoirement faire signer cet acte par l’agent qui le mandate ou par un notaire.

Dans le cas des réseaux comptant plusieurs centaines de mandataires, c’est évidemment cette deuxième solution qui prévaut. Réalité du terrain, désormais : les mandataires attachés à des agences cohabitent avec leurs confrères attachés à un réseau national de mandataires. Mis à part une différence d’échelle dans la taille des structures, rien ne les différencie. Les agences en boutiques comptent quelques agents commerciaux quand les réseaux de mandataires en comptent des milliers, opérant sur tout le territoire. Les collaborateurs des réseaux de mandataires immobiliers sont-ils moins professionnels que les mandataires d'agences vitrées ? Nous ne le pensons pas. Les réseaux de mandataires adhérents du Syremi, qui regroupent des centaines de collaborateurs, se sont engagés sur une voie de formation exigeante : ils ont créé des programmes pour l'entrée dans le métier et pour l'actualisation continue des connaissances, qu'ils font suivre à leurs agents commerciaux. Ils qualifient ainsi leurs enseignes au profit de leurs clients vendeurs et acquéreurs. Ils contribuent aussi à corriger une réalité inquiétante : à ce jour, la durée moyenne de formation d'une agence immobilière en France est inférieure à une demi-journée par an... Encore cette moyenne cache-t-elle un clivage choquant : seuls 23% des agents immobiliers recourent à la formation, contre 77% qui ne se forment jamais et ne forment jamais leurs collaborateurs.

Le Syremi est né de cette volonté de professionnalisation et milite pour un plan d’intégration des négociateurs en 3 axes :

1/ Formation sur la base d’un socle commun de compétences ; une formation obligatoire pour tous les acteurs en transaction immobilière, qu’ils soient salariés ou indépendants.

2/ Certification délivrée par un organisme agréé, quel que soit le statut du collaborateur.

3/ Identification par la création d'un fichier central national des négociateurs certifiés, visible sur un site internet référent, rendant transparente l'identité du négociateur avant toute collaboration avec le client (acheteur ou vendeur).

Reste maintenant à savoir comment trouver les ressources suffisantes pour former et certifier la profession ? En clair, qui va payer pour pouvoir accéder à cette future certification ? Les organismes collecteurs pourront-ils absorber ces nouvelles charges ? Par qui seront agréés les certificateurs ?

Le Syremi appelle de ses vœux toute la profession à se retrouver sur ces valeurs pour apporter des réponses rapides avant que les pouvoirs publics ne s’emparent de la question et n’imposent leur solution.

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