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Nouvelles inquiétudes sur l'amiante dans la tour Montparnasse

De fortes concentrations d'amiante dans l'air enregistrées

De fortes concentrations d'amiante dans l'air enregistrées - Fotolia

Des salariés travaillant dans la tour Montparnasse auraient été évacués en juin dernier, selon les informations du Monde. En cause : la suspicion d’une importante présence d’amiante dans l’air du complexe.

La tour Montparnasse est à nouveau rattrapée par l’amiante. Selon le quotidien, pas moins de 500 employés d’Amundi ont quitté les lieux par précaution le 27 juin dernier, et « s'entassent, depuis, dans des locaux de secours à Montigny-Le-Bretonneux (Yvelines) ».

A cette date, des relevés effectués dans la tour montrent des signes de dépassement du seuil autorisé, 5 fibres d’amiante par litre d’air. Amundi décide alors d’évacuer ses équipes, tout comme une trentaine de personnes travaillant pour l’assureur CNP. Ce dernier réintègre les lieux dix jours plus tard, se fiant à « des tests ayant conclu de façon certaine à l'absence totale d'amiante dans l'air », tandis que la filiale du Crédit Agricole décide de rester à l’écart jusqu'à la rentrée. Et ce, malgré l'avis de l’inspection du travail, raconte Le Monde.

Un arrêté de la préfecture de police ajoute à l'inquiétude. Celui-ci révélant qu'il y a eu depuis quatre ans, dans cette tour de 5 000 employés, « la connaissance d'au moins 72 dépassements du seuil réglementaire . Il est notamment répertorié un pic à plus de 115 fibres par litre d'air au deuxième sous-sol de la tour, en janvier 2012, rapporte le quotidien.

Désamiantage depuis 2006

Un désamiantage de la tour a été entrepris en 2006, par l’ensemble immobilier de la Tour Maine-Montparnasse (EITMM), qui comprend la tour, le centre commercial et le bâtiment CIT. Chantier qui figure parmi les pistes susceptibles d’expliquer le niveau élevé de la fibre dans le building. Pour M. Pierrel, président du conseil syndical de la tour Montparnasse cité par le quotidien, « les dépassements de seuil en juin 2013 sont dus à la présence d'un chantier de désamiantage des escaliers de secours, qui a été du coup suspendu ».

Le hic : l’inspection du travail a aussi relevé des émissions d’amiante hors de la durée de travaux, en juin 2013. Une expertise est en cours, et « devrait permettre de trancher et de prendre des mesures adéquates », conclut le quotidien. En attendant, la nouvelle a semé la panique chez les salariés, qui deviennent habitués à ce type d'alertes. Certains veulent faire reconnaître un « préjudice d'anxiété » lié à l'idée de penser au risque de développer, dans les années à venir, une maladie liée à l'amiante.

André Figeard