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Polémique autour d'un bailleur social de la Ville de Paris

La RIVP sous les feux des projecteurs

La RIVP sous les feux des projecteurs - dr

La Chambre régionale des comptes d’Île-de-France (CRC) vient d’épingler, dans un document que s’est procuré Le Parisien, la gestion des comptes de la Régie immobilière de la Ville de Paris (RIVP), société mixte dont la mairie est actionnaire. Un bailleur social qui continue par ailleurs à loger des personnalités politiques, est-il indiqué dans le rapport.

La mairie de Paris avait déjà alerté la CRC en 2009, aux sujets de ces étranges contrats. Le président d’une filiale de la RIVP et aussi l'un de ses cadres, « M. Y », aurait ainsi touché une rémunération de 11 666 euros par mois au titre de ses deux fonctions. Et ce, en dépit d'une présence intermittente au sein de l'établissement, révèle le quotidien. Des chiffres « plus en accord avec le caractère partiel » de son activité, a souligné la CRC. Et si la situation a été régularisée en août 2010, « il a fallu un peu plus de temps pour clore deux autres contrats découverts par les magistrats de la CRC », nous apprend Le Parisien.

« Compétence très particulière »

Le premier, « M. X », chargé de mission au sein de la régie et parti en retraite en 2007, a poursuivi sa collaboration, là encore à temps partiel, avec la RIVP. Motif évoqué par Pierre Aïdenbaum, président de la RIVP : « Il avait une compétence très particulière », et a vu sa mission facturée en conséquence : 71 360 euros. « Beaucoup trop aux yeux de la CRC », rapporte le quotidien. La seconde, « Mme Z », a été payée « 4 000 euros pour trois jours de présence par semaine ». Tous deux sont aujourd’hui partis entre décembre 2010 et janvier 2011. Il n’est toutefois pas mentionné dans le rapport si des poursuites judiciaires sont envisagées, conclut le quotidien.

« Faire la lumière »

Autre point qui dérange, la présence « personnalités (membre du Parlement ou du gouvernement en exercice » au sein du parc de la RIVP. Les magistrats indiquent avoir envoyé un courrier « à ces quelques locataires, les invitant à résilier leur bail pour des motifs déontologiques ». En vain, fait savoir la CRC. Figurent parmi ces « locataires » Jean-Pierre Chevènement ou encore Fadela Amara, rapporte le quotidien.

L’opposition se fait entendre. Guidée par Jean-François Lamour, président du groupe UMPPA, elle demande « à Bertrand Delanoë d’inscrire ce rapport à l’ordre du jour de la séance du Conseil de Paris de juillet et qu’à cette occasion ait lieu un débat pour faire la lumière sur les irrégularités pointées par la Chambre ».

Léo Monégier