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Présidentielles : Les candidats se mobilisent pour le logement

Le mal-logement a obtenu gain de cause auprès des politiques

Le mal-logement a obtenu gain de cause auprès des politiques - dr

Quasiment tous les candidats ont répondu présent, hier, à la présentation du 17ème rapport de la Fondation Abbé Pierre sur le mal-logement. Des vœux du groupement, le logement est bel et bien placé au cœur de la présidentielle.

La crise du logement a mobilisé les prétendants à la présidence de la République. Tous étaient là, peu ou prou : Marine Le Pen n’a pas été conviée, « l’Abbé Pierre ne l’aurait pas souhaité », a simplement expliqué Patrick Doutreligne, délégué général de la Fondation cité par Les Echos ; Nicolas Sarkozy était absent lui aussi mais représenté par Henri Guaino, le chef de l'Etat devant s’exprimer sur ce sujet ce jeudi. A l'issue du rassemblement, tous les représentants présents, du PS comme de l’UMP, du Modem comme d’Europe Ecologie-Les Verts ou du Front de Gauche, ont signé le « Contrat social pour une nouvelle politique du logement », sous l’égide de la Fondation.

Car le constat est grave : selon les chiffres présentés par l’Abbé Pierre, 10 millions de personnes sont concernées à des degrés divers par le mal-logement. Et 8 millions de Français sont actuellement « en situation de mal-logement ou de fragilité dans leur logement », 3,6 millions de personnes étant « non ou très mal logées ».

Ralliement autour des 500 000 logements

La proposition-phare de la campagne de sensibilisation de l’Abbé Pierre, à savoir la construction de 500 000 logements - dont 150 000 vraiment sociaux pour répondre aux besoins des Français -, a fait l’unanimité. Mais c’est sur les moyens à mettre en place dans le logement que la divergence s’est faite. Alors qu’à gauche, on est favorable à un encadrement des loyers à la relocation, autre proposition soutenue par l’Abbé Pierre, François Bayrou a plaidé en faveur d’un « Observatoire des loyers zone par zone », rapportent Les Echos. Distinguant les zones tendues (à forte demande en logement) de celles qui le sont moins, le candidat MoDem a propose que dans ces « zones difficiles soit mis en place un 'Préfet Cohésion Sociale Logement', basé au niveau de la région, qui fasse bouger les choses avec les acteurs locaux ».

Obligation de reloger (PS) Vs Mutuelle de garantie des risques locatifs (Modem)

Les candidats se sont exprimés sur le thème des impayés et des expulsions locatives. Alors que l’Abbé Pierre veut « généraliser le signalement précoce et obligatoire des impayés de loyers et refuser l’expulsion avec le concours de la force publique sans solution adaptée, tout en dédommageant les propriétaires », François Hollande a souhaité conditionner celle-ci à une obligation de relogement. François Bayrou a quant à lui opté pour « une mutuelle d’initiative publique qui garantirait les risques locatifs », explique le quotidien.

Le minimum de logements sociaux porté à 25 %

Le thème de la loi SRU, qui impose un seuil de 20 % de logements sociaux dans les communes, a lui aussi largement mobilisé. Sur ce dernier point, François Hollande a rappelé son souhait de renforcer l’article 55, qui édicte cette obligation, « à 25% de logements sociaux minimum et (que) les pénalités pour non respect seront quintuplées ». Eva Joly a préconisé quant à elle un transfert du pouvoir de construction des maires aux préfets, pour les communes qui ne se conforment pas aux règles de la loi SRU, rapportent Les Echos. A noter que lors de la tenue du sommet social sur le logement, qui a eu lieu à l'Elysée le 13 janvier, la proposition de 25 % de logements sociaux a été évoquée, selon un document publié par Libération.

Léo Monégier