BFM Immo
Immobilier

Toujours plus d'inégalités de revenus entre les villes

i

i - Fotolia

Une étude présente « le premier bilan de l’impact de la crise » sur les 150 principales villes françaises. Zoom sur cette enquête qui prouve que l’on « assiste à un décrochage par le bas » des communes les moins favorisées.

Les inégalités de revenus sont criantes dans les grandes villes françaises. Tel est le constat que l’on peut retenir du rapport* publié le 5 juillet par le Centre d’observation de la société du cabinet Compas. Sans prendre en compte les impôts et les prestations sociales, l'organisme s’appuie sur les statistiques de l’Insee sur l’évolution des revenus dans les villes de France entre 2008 et 2011.

Compas a, entre autres, analysé les variations du revenu médian des Français. Les villes pour lesquelles la crise semble avoir eu le moins d’impact sont, notamment, des villes du sud et de l’île de France. A Ajaccio, Salon-de-Provence ou Pessac, le revenu médian annuel pour un habitant a augmenté de 7 %. Un constat partagé à Issy-les-Moulineaux ou encore Puteaux, qui affichent une progression de 8 %.

A l’inverse, des villes comme Dunkerque et le Blanc-Mesnil essuient les plâtres de la crise économique, en enregistrant une chute de 2,4 % des revenus. Plus généralement, sept villes de Seine-Saint-Denis figurent parmi les 15 territoires français où la croissance des revenus est la plus faible. Aubervilliers (+ 0,4%), Drancy (0,7%), Bondy (1 ,3 %) ou encore Aulnay-Sous-Bois (1,9 %) sont ainsi « les villes où les couches moyennes sont les plus fragilisées », indique Compas. Ces communes « continuent [d’] accueillir des populations modestes, du fait notamment de loyers qui demeurent relativement moins chers ».

« Les plus pauvres s’appauvrissent »

Autre constat : « un décrochage par le bas » des communes déjà les plus appauvries. Dix villes sont particulièrement touchées, parmi lesquelles Limoges, qui affiche une diminution de 1 128 euros en moyenne par habitant entre 2008 et 2011. Suivent Tarbes (- 1072 euros) et Le Mans (- 1070 euros). De fait, globalement, la baisse de revenus des 10 % les plus pauvres y a représenté plus de 25 % en trois ans. Au contraire, le niveau de vie des 10 % les plus riches s’est le plus fortement amélioré sur cette période dans les villes de l’Ouest parisien, ou encore à Annecy, où le revenu a augmenté de 4 979 euros. Soit une progression de 12,6 %. Sans surprise, la plus forte augmentation est observée à Neuilly-sur-Seine, où la hausse de revenus se chiffre à 7 265 euros entre 2008 et 2011.

Selon Compas, ces nouvelles inégalités entre les territoires sont liées « à la forte progression du chômage depuis 2008 ». Néanmoins, d’autres facteurs sont évoqués dans l’enquête, comme par exemple la monoparentalité, les séparations et la proportion de jeunes qui vivent de plus en plus seuls.

Classement des dix villes aux plus fortes variations de revenus (en euros)

Parmi les 10 % les plus riches

  • 1. Neuilly-sur-Seine : + 7 265 euros
  • 2. Annecy : +4 979 euros
  • 3. Boulogne-Billancourt : + 4 509 euros
  • 4. Meudon : + 4 452 euros
  • 5. Suresnes : + 4 195 euros

Parmi les 10 % les plus pauvres

  • 1. Limoges : - 1 128 euros
  • 2. Tarbes : - 1 072 euros
  • 3. Le Mans : - 1 070 euros
  • 4. Charleville-Mézières : - 940 euros
  • 5. Poitiers : - 929 euros

*L’étude « revenus et inégalités : Le premier bilan de l’impact de la crise pour les communes » du Centre d’observation de la société et de Compas prend en compte les 150 plus grandes villes de France. Aucune ville des départements d’outre mer n’a été retenue.

Sahra Laurent